Le dogme politique néolibéral remis en question
A ce titre, la CNUCED écrit, noir sur blanc, que depuis le début de la pandémie, « les gouvernements du Nord ont abandonné une partie du dogme politique néolibéral en vigueur depuis 40 ans, afin de protéger les vies et les moyens de subsistance au cours d'une contraction économique sans précédent. Et qu’en l’absence d’une révision plus approfondie des règles et normes multilatérales, les inégalités persisteront, le monde gaspillera des ressources financières sans parvenir à relever le défi de la crise climatique, et ceci même si la croissance revient ».
Les pauvres s’appauvriront davantage
Pire, d'ici 2025, les pays en développement seront appauvris de 12 000 milliards de dollars à cause de la pandémie, en plus d’une éventuelle réduction des revenus de 1 500 milliards de dollars supplémentaires, en cas d'incapacité à déployer des vaccins.
En attendant, le Rapport sur le commerce et le développement 2021 de la CNUCED, publié le 15 septembre, avance un chiffre : La croissance mondiale devrait atteindre 5,3 % en 2021, son taux le plus élevé depuis près de cinq décennies.
Un rebond qui, selon la CNUCED, est atteint grâce à la poursuite des interventions politiques radicales commencées en 2020 et au déploiement des campagnes de vaccination dans les économies avancées.
En attendant, le Rapport sur le commerce et le développement 2021 de la CNUCED, publié le 15 septembre, avance un chiffre : La croissance mondiale devrait atteindre 5,3 % en 2021, son taux le plus élevé depuis près de cinq décennies.
Un rebond qui, selon la CNUCED, est atteint grâce à la poursuite des interventions politiques radicales commencées en 2020 et au déploiement des campagnes de vaccination dans les économies avancées.
Le comment « reconstruire en mieux"
Autrement dit, grâce à des plans de sauvetage déclenchés par la pandémie de Covid-19 qui, quoique porteurs d’espoir, font dire à la CNUCED qu’il est temps de procéder à des transformations politiques bien plus ambitieuses pour s'éloigner résolument de quatre décennies marquées par une confiance mal placée dans des marchés non réglementés, pour donner un nouveau souffle à la coopération multilatérale et donner sens et contenu à l'expression souvent répétée "reconstruire en mieux" qui normalement devrait guider et/ou caractériser la reprise post-pandémie.
Le comment s’attaquer aux inégalités
A ce titre, "la reprise mondiale après la pandémie doit aller au-delà des dépenses d'urgence et des investissements dans les infrastructures pour s'appuyer sur un modèle multilatéral revigoré pour le commerce et le développement", a déclaré Rebeca Grynspan, économiste costaricienne qui vient de prendre, le 13 septembre, ses nouvelles fonctions de Secrétaire générale de la CNUCED pour un mandat de quatre ans. "Seule une refonte concertée des priorités permet d'espérer s'attaquer aux inégalités et aux crises environnementales et climatiques qui définissent désormais notre époque."
"Au cours des 40 dernières années, nous avons assisté à l'émergence d'une économie de rente à part entière, d'envergure mondiale et dopée à la dette, tant publique que privée", a déclaré Richard Kozul-Wright, Directeur de la division de la mondialisation et des stratégies de développement de la CNUCED. "De plus, l'inégalité est devenue une caractéristique majeure de notre monde globalisé, tandis que la concentration du pouvoir économique privé érode l'autorité publique qui pourrait apporter des réponses."
"Au cours des 40 dernières années, nous avons assisté à l'émergence d'une économie de rente à part entière, d'envergure mondiale et dopée à la dette, tant publique que privée", a déclaré Richard Kozul-Wright, Directeur de la division de la mondialisation et des stratégies de développement de la CNUCED. "De plus, l'inégalité est devenue une caractéristique majeure de notre monde globalisé, tandis que la concentration du pouvoir économique privé érode l'autorité publique qui pourrait apporter des réponses."
La résilience en tant que bien public
Partant de là, la CNUCED tire un certain nombre d’enseignements dont, entre autres, le constat que la résilience est un bien public ne pouvant être assurée que par des investissements publics, le fait que la finance est trop importante pour être laissée aux marchés et qu’une bonne politique sociale ne peut être réduite à l’offre d’une simple catégorie résiduelle de filets de sécurité destinés à empêcher les laissés-pour-compte de sombrer davantage.