Cet avis, adopté à l’unanimité par l’Assemblée Générale du CESE, lors de sa 141ème session ordinaire, tenue le 29 décembre 2022, a été élaboré sur la base d’une approche participative avec l’ensemble des parties prenantes, est le résultat d’un large débat entre les différentes catégories du Conseil ainsi que des auditions organisées avec les acteurs concernés. Il s’est également appuyé sur une consultation lancée via la plateforme de participation citoyenne du CESE « Ouchariko ». A ce titre, les répondants ont mis l’accent sur le degré de propagation des fausses informations et sur l’importance de mettre à disposition une information avérée.
La propagation des fake news est un phénomène ancien qui s’est amplifié avec l’introduction et la démocratisation des nouveaux outils d’information et de communication. Selon une étude menée par Massachusetts Institute of Technology (MIT) en 2018, les fausses informations circuleraient six fois plus vite que les vraies.
La diffusion intentionnelle de fausses informations est devenue un outil largement utilisé pour réaliser des profits, influencer les comportements ou nuire aux organisations, voire même aux Etats, portant ainsi atteinte à l’ordre public et au bon fonctionnement des marchés.
La circulation de ces fausses informations est favorisée par l’accès limité à une information officielle et avérée d’autant plus que le citoyen est très peu outillé pour vérifier l’authenticité du flot d’information circulant dans les divers supports médiatiques. De plus, l’intervention parfois malveillante de certains « influenceurs » vient accroitre le niveau de visibilité des fake news.
Au Maroc, un certain nombre de dysfonctionnement et de fragilités favorisent la propagation des fausses informations, notamment :
Le manque de diffusion systématique et/ou de mise à jour des données officielles de certaines administrations bien que les dispositions de la loi n° 31-13 relative au droit d’accès à l’information le stipulent expressément ; L’insuffisance des ressources humaines et matérielles à même de permettre aux différents canaux médiatiques publics de lutter efficacement contre la propagation des fake news; Un manque patent de plateformes de « fact-checking » performantes et capables d’assurer une meilleure vérification des faits, à l’exception de quelques initiatives isolées.
Conscient du caractère complexe et multidimensionnel de la problématique des fausses informations et de la désinformation, le CESE prône une vision basée sur l’adoption d’outils et d’approches susceptibles de garantir l’accès des citoyens à des informations avérées, tout en mettant à leur disposition les moyens d’identifier des fake news en vue d’en limiter la propagation.
À cet égard, il est recommandé de mettre en œuvre les principales mesures suivantes :
Assurer l’effectivité du droit d’accès à l’information publique, notamment en rendant obligatoire la diffusion, sur le site de l’administration concernée, de tous les documents officiels publics dans les 24 heures suivant leur adoption ;