CBLF 2023 - Sébastien BARDOU : L'Intelligence artificielle au service des avocats

L'orateur représente l'entreprise Lexis Nexis. L'utilisation de l'intelligence artificielle était discrète par le passé. On craignait que l'utilisation de l'intelligence artificielle fasse peur ou déçoive les clients. Le monde est en train de changer et l'utilisation de l'intelligence artificielle évolue. L'intelligence artificielle au service des avocats utilise des techniques d'apprentissage automatique (Deep learning et machine learning) et de génération de texte pour extraire, analyser et générer des informations juridiques :

  Les intelligences artificielles autoapprenantes permettent de trouver, catégoriser, classifier et rapprocher des informations. L'IA générative utilise une approche probabiliste pour générer du texte, de l'image, de la musique ou du son à partir de données d'apprentissage. La génération est basée sur les termes les plus probables plutôt que sur l'exactitude, ce qui peut être utile dans le domaine contentieux. L'intelligence artificielle est utilisée pour modéliser le raisonnement juridique en analysant des milliers de décisions et en identifiant les critères juridiques les plus importants :

  Utilisation de modèles mathématiques et d'intelligence artificielle pour modéliser un contentieux. Analyse de milliers de décisions pour identifier les critères juridiques et comprendre comment ils interagissent entre eux. Création d'un modèle avec des êtres humains pour comprendre le fonctionnement du domaine contentieux. Utilisation d'un score de confiance pour limiter l'aléa juridique et déterminer le raisonnement d'une juridiction face à un contentieux donné. Les risques de l'intelligence artificielle générative comprennent les erreurs dues à l'ensemble d'apprentissage utilisé et les hallucinations :
  Les erreurs peuvent survenir lorsque l'IA générative est formée uniquement sur des données spécifiques, comme des photos d'hommes blancs entre 30 et 50 ans pour la reconnaissance faciale. Les résultats peuvent être mauvais lorsque l'IA générative est appliquée à des domaines différents de ceux sur lesquels elle a été entraînée, par exemple, passer d'un système de droit commun à un système de droit civil. Les contenus produits par l'intelligence humaine ont un impact direct sur la qualité de l'IA générative. Les hallucinations sont un autre défaut de l'IA générative. L'intelligence artificielle a été utilisée pour obtenir une liste de partenaires d'un cabinet d'avocats, mais les résultats étaient incorrects et ont été corrigés après consultation du site officiel :
  L'intelligence artificielle a fourni une liste de partenaires d'un cabinet d'avocats en Europe. Les noms, les localisations et les spécialités des partenaires ont été inclus dans la liste. La liste produite par l'intelligence artificielle était incorrecte car elle incluait des personnes qui n'existaient pas. Après consultation du site officiel, une nouvelle liste de partenaires a été obtenue et vérifiée. L'utilisation de l'intelligence artificielle dans le domaine juridique nécessite d'être agnostique et de ne pas se figer sur une seule solution, car le paysage évolue rapidement :
  Différentes technologies sont utilisées, telles que GPT-4, l'entropique et d'autres solutions potentielles. Aucun modèle génératif actuel ne surpasse complètement les autres. L'expertise humaine reste essentielle, avec un contrôle permanent et le respect de la sécurité et de la confidentialité des données.

Sébastien est vice-président en charge de la stratégie de LexisNexis pour l’Europe continentale, l’Afrique et le Moyen-Orient. Diplômé de l’IEP de Paris (administrations de l’Etat) et d’HEC (marketing), Sébastien a débuté sa carrière dans le conseil en management chez Greenwich Consulting, puis chez EY Advisory. À ce titre, il a accompagné des acteurs des télécommunications et des médias dans la définition de leurs stratégies ou la transformation de leurs organisations. Il rejoint LexisNexis en 2014, en tant que directeur marketing pour la France, puis devient VP Strategy CEMEA en 2020. À ce titre, il est en charge de la définition des priorités stratégiques de LexisNexis dans la région, et particulièrement de l’analyse des besoins des professionnels du droit et des tendances structurantes, juridiques comme technologiques. Il participe aussi au projet Lexis+ AI dans la zone CEMEA. Il pilote également les projets d’acquisitions comme Closd (2021), Caselex (2022) ou Case Law Analytics (2023).