CAN : Bamba Dieng, l'héritier sénégalais


Rédigé par le Samedi 29 Janvier 2022

Bamba Dieng danse comme Bouba Diop et célèbre les buts comme El-Hadji Diouf: le Sénégal croit en son jeune héritier (21 ans) avant le quart de finale de Coupe d'Afrique contre la Guinée Équatoriale, dimanche (20h00) à Yaoundé.



Le Marseillais connaît l'histoire des Lions de la Teranga. Quand il a marqué son premier but en sélection, en 8e de finale contre le Cap-Vert (2-0), le jeune Marseillais a reproduit avec des coéquipiers le pas de danse, mythique au Sénégal, de Pape Bouba Diop, buteur du match d'ouverture contre la France (1-0) au Mondial-2002, décédé en 2020.
«Ça m'est venu à l'esprit et je l'ai fait», lâche simplement l'homme du match, auquel beaucoup au Sénégal promettent un grand avenir, aux côtés de l'idole Sadio Mané.
 
«Je l'ai taquiné en lui disant: Tu dois nous payer pour avoir copié notre danse», raconte à l'AFP, en rigolant, El-Hadji Diouf, passeur décisif pour Bouba Diop il y a presque 20 ans.
 
«Il m'a répondu: Grand, je ne fais que regarder vos vidéos», celles des héros du Mondial en Corée du Sud et au Japon, quarts de finalistes pour la première participation des «Lions de la Teranga».
 
«Cet hommage à Pape Bouba Diop est un geste d'union entre toutes les générations», juge El-Hadji Diouf, celle de 2002 et celle d'aujourd'hui qui court après le premier grand titre du Sénégal, battu deux fois en finale de la CAN, en 2002 justement, et en 2019.

«Quelque chose en commun» avec Diouf

Toujours soucieux d'héritage, l'attaquant formé aux Diambars a aussi sous le maillot le même tee-shirt qu'El-Hadji Diouf. Avec en pochoir le portrait de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du mouridisme, une des confréries soufies du Sénégal. Bamba Dieng porte son nom.

Diouf, aujourd'hui conseiller dans la délégation sénégalaise, voit aussi en Bamba Dieng «un avant-centre d'avenir. C'est un jeune ambitieux, un caractère très fort, il prend des risques, joue bien dos au but, il va vite et sait tout faire».

Lors de son match de référence avec l'Olympique de Marseille, en septembre à Monaco (2-0), «Bambagoal» a manqué beaucoup d'occasions avant de signer un doublé, sans jamais se départir de son sang-froid.

«Calme et déterminé»
«Bamba est un joueur calme et déterminé, il ne se délite pas à la moindre contrariété», développe pour l'AFP le patron des Diambars, Saer Seck.
 
«Il sait qu'un attaquant doit se créer des occasions. La mettre au fond, ça va venir. Ce qui est inquiétant, c'est de ne pas s'en créer», poursuit le dirigeant qui a signé un partenariat avec l'OM.
 
«Je l'avais déjà vu avec les Diambars», appuie Diouf, «il ne lâche jamais. Il peut rater une occasion, il ne doute jamais. Contre le Cap-Vert, il a pris des risques et ça a payé.»

«C'est un grand plaisir», reprend Seck, «une fierté, chaque fois qu'un de nos pensionnaires marque en équipe du Sénégal, surtout à un aussi haut niveau» qu'un 8e de finale de CAN.
Désormais Bamba «est un modèle pour les élèves des Diambars. Il est en train de devenir un joueur de référence, et comme il est parti il n'y a pas longtemps, les plus jeunes le connaissent encore parfaitement», poursuit le dirigeant de la célèbre Académie de Saly.

La vidéo des gamins de Diambars fêtant son premier but en pro, contre Auxerre en Coupe de France, avait été virale. «Il devra garder dans un coin de sa tête que des centaines de paires d'yeux sont braquées sur lui et voudront le copier», conclut Seck. C'est le destin des héritiers.



lODJ avec AFP




Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Samedi 29 Janvier 2022
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