CAN 2023 : analyse de l'échec des Lions de l'Atlas et enjeux futurs pour Walid Regragui


Rédigé par le Dimanche 4 Février 2024

Après avoir surmonté la déception de l'élimination des Lions de l'Atlas lors de la CAN 2023, Walid Regragui et son équipe doivent maintenant se concentrer rapidement sur les futures compétitions à venir. Analyse.



C'est fait. Une fois de plus, le Maroc a été éliminé de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) dès les huitièmes de finale, suscitant déception et échec. Comme à l'accoutumée, les critiques fusent de la part des observateurs, des médias et du public, cherchant à identifier les responsables de cet échec, pointant du doigt le sélectionneur et certains joueurs dont les performances étaient loin d'être au sommet.

Bien entendu, Walid Regragui peut (et doit) être critiqué pour ses choix, tout comme les joueurs pour leurs prestations. Cependant, il est difficile d'affirmer avec certitude qu'un autre entraîneur ou une autre équipe auraient obtenu de meilleurs résultats. Trouver une formule magique garantissant une deuxième couronne africaine pour le Maroc reste un défi complexe et incertain.

Certes, cette édition de la CAN offrait une opportunité en or aux Lions de l'Atlas, arrivés en Côte d'Ivoire en tant que grands favoris après leur quatrième place au dernier Mondial au Qatar. Cependant, les choix du coach, les blessures de certains cadres, les conditions météorologiques extrêmes à San Pedro et des incidents extra-sportifs ont contribué en partie à cette nouvelle déception.

Peut-être serait-il judicieux, dans un moment de lucidité, d'accepter cette défaite (car tout n'était pas négatif) et de se tourner vers l'avenir, surtout compte tenu de l'importance des prochaines échéances pour l'équipe nationale : les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 et la Coupe d'Afrique des Nations 2025 qui se déroulera à domicile.

Quel avenir pour Regragui ?

Le football se révèle parfois impitoyable et injuste, comme l'a expérimenté Walid Regragui à ses dépens. En l'espace de 90 minutes, il est passé du statut de héros à celui de zéro, du moins aux yeux de certains. L'homme qui avait conduit le Maroc à une honorable quatrième place en Coupe du Monde, apportant la joie à des millions de Marocains, Africains et Arabes, est désormais perçu comme l'homme à abattre.

Après avoir déclaré qu'il quitterait son poste si l'équipe nationale n'atteignait pas les demi-finales après le Mondial qatari, Walid Regragui ne renie pas ses paroles et accepte la responsabilité de cet échec. "Je vais m'asseoir avec mon président. Nous aurons une discussion approfondie. Je n'évite jamais mes responsabilités, en tout cas les miennes. Aujourd'hui, j'ai échoué, donc il faut assumer", a-t-il affirmé au micro de beIN Sports suite à la défaite contre les Bafana Bafana.

À présent, la balle est dans le camp de la Fédération. La logique voudrait qu'elle mise sur la continuité et accorde sa confiance à l'entraîneur Walid, capable de tirer le meilleur de ses qualités de meneur d'hommes et de leader, à condition qu'il soit prêt à remettre en question sa stratégie.

Le Mondial 2026 pour oublier la CAN 2023

Quelle que soit la décision prise par l'instance dirigeante du football marocain, elle devrait être communiquée rapidement afin de mettre un terme définitif à cette déception et de préparer adéquatement les prochains défis qui attendent les Lions de l'Atlas. En effet, l'équipe nationale se prépare à affronter des échéances cruciales dans les mois à venir, notamment les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 et la CAN 2025, prévue au Maroc l'année prochaine.

Le Maroc a entamé de manière idéale sa campagne qualificative pour la Coupe du Monde nord-américaine, qui se déroulera aux États-Unis, au Mexique et au Canada, en remportant une belle victoire à Dar es Salam face à la Tanzanie (2-0). Actuellement en tête du classement du groupe E après deux journées (le Maroc ayant joué un seul match en raison du forfait de l'Érythrée), les Lions se préparent à affronter la Zambie lors des troisième et quatrième journées en juin, avec une réception suivie d'un déplacement au Congo.

Les cinquième et sixième journées sont programmées entre le 17 et le 25 mars 2025, avec un déplacement au Niger suivi d'une rencontre à domicile contre la Tanzanie. Six mois plus tard, en septembre 2025 (1er-9 septembre), le Maroc accueillera le Niger (7e journée) et affrontera la Zambie à l'extérieur (8e journée).

La 9e journée prévue en octobre 2025 ne verra pas la participation des Lions de l'Atlas, mais ces derniers accueilleront le Congo (10e journée) entre le 6 et le 14 octobre pour conclure ces éliminatoires. Les vainqueurs des 9 groupes se qualifieront automatiquement pour la Coupe du Monde de la FIFA 2026.

Cependant, les quatre meilleurs deuxièmes des groupes disputeront un tournoi de barrage de la CAF. Le vainqueur de ce tournoi participera à un deuxième barrage de la FIFA, au cours duquel cinq autres équipes seront présentes. Les deux premiers de ce dernier barrage se qualifieront pour la Coupe du Monde. Le tournoi de barrage de la CAF est prévu du 10 au 18 novembre 2025, suivi du tournoi de la FIFA en mars 2026.

La CAN 2025, c’est déjà demain

Obtenir une qualification cruciale pour le prochain Mondial est une priorité majeure pour l'équipe nationale, qui doit consolider sa performance au Qatar. Cependant, un autre défi de taille se profile dès l'année prochaine : la CAN 2025 qui aura lieu au Maroc.

À ce jour, la Confédération africaine de football (CAF) n'a pas encore annoncé de date précise, mais l'organisation du tournoi en janvier et février 2025 semble compliquée. Avec le marathon des éliminatoires du Mondial 2026 qui occupe une bonne partie des prochaines dates FIFA, la planification d'une phase éliminatoire pour la CAN nécessiterait un calendrier extrêmement serré afin que le tournoi puisse se dérouler aux dates prévues.

Une alternative envisageable serait de suivre l'exemple de l'édition 2019 en Égypte, en organisant la CAN en été. Cependant, cela pourrait entrer en conflit avec la première édition du Mondial des clubs, une nouvelle formule promue par Gianni Infantino, le président de la FIFA, prévue en juin 2025.

La possibilité de programmer la CAN 2025 juste après le Mondial des clubs n'est pas exclue, bien que cela surchargerait un calendrier déjà bien chargé. Une autre option serait de décaler le tournoi à janvier-février 2026.

La bonne nouvelle est que le Maroc, tout comme le Cameroun en 2021 et la Côte d'Ivoire en 2023, participera aux éliminatoires de sa CAN en tant que qualifié d'office. Cette qualification automatique offrira à l'équipe nationale l'opportunité de disputer plusieurs matchs amicaux, d'intégrer de nouveaux joueurs et de se préparer de manière optimale pour le tournoi.

À domicile, les joueurs tels que Hakimi, Adli et Ezzalzouli devront assumer le rôle flatteur de grands favoris et, surtout, le confirmer sur le terrain.

FRMF, Lions de l'Atlas, Walid Regragui





Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Dimanche 4 Février 2024
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