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Par Bargach Larbi
J’ai bien vu et entendu la vidéo que vous avez bien voulu adresser aux marocaines et aux marocains en vue d’éteindre les polémiques qui n’ont pas manqué de fleurir depuis le 8 septembre à 23h11 (GMT+1) suite au drame qui a profondément affecté et déchiré mon pays. Cette intervention, publiée le 12 septembre 2023 vous a probablement été suggérée par vos plus proches conseillers.
Normal, c’est leur boulot, ce qui pose problème c’est votre validation, et voilà pourquoi.
Normal, c’est leur boulot, ce qui pose problème c’est votre validation, et voilà pourquoi.
1. La plupart des médias qui alimentent les polémiques actuelles relèvent de l’état français : France24, RFI et tous les autres. Ce sont des médias utilisés comme outils de propagandes par votre pays et c’est votre droit absolu. Ils sont nourris par les éléments de langages travaillés au ministère des affaires étrangères français. France2 est également une chaine étatique, elle est financée par le budget du gouvernement français. Elle ne peut pas s’attaquer à notre souverain sans votre assentiment.
A défaut vous devez vous posez de sérieuses questions d’autorité. J’aime la France comme la plupart de mes compatriotes, mais j’ai peur qu’avec votre comportement ce verbe qui exprime l’amour ne sera plus conjugué qu’au passé. Evidemment vous allez dire que vous n’avez aucune influence sur leur indépendance éditoriale et que ça ne fonctionne pas comme ça chez vous et me lancer à la figure « la liberté d’expression » dont bénéficient vos médias.
Permettez-moi d’en douter, Monsieur le Président, les arguments et les questions que posent les journalistes de tous bords dans vos rédactions proposent les mêmes arguments, seuls leurs invités les contestent. Vous êtes tellement empressé de nous aider que des fois on doute de votre sincérité. Est-ce pour vous l’occasion de montrer que vous avez encore la main auprès d’un pays africain qui compte ? C’est une question.
A défaut vous devez vous posez de sérieuses questions d’autorité. J’aime la France comme la plupart de mes compatriotes, mais j’ai peur qu’avec votre comportement ce verbe qui exprime l’amour ne sera plus conjugué qu’au passé. Evidemment vous allez dire que vous n’avez aucune influence sur leur indépendance éditoriale et que ça ne fonctionne pas comme ça chez vous et me lancer à la figure « la liberté d’expression » dont bénéficient vos médias.
Permettez-moi d’en douter, Monsieur le Président, les arguments et les questions que posent les journalistes de tous bords dans vos rédactions proposent les mêmes arguments, seuls leurs invités les contestent. Vous êtes tellement empressé de nous aider que des fois on doute de votre sincérité. Est-ce pour vous l’occasion de montrer que vous avez encore la main auprès d’un pays africain qui compte ? C’est une question.
2. Comment avez-vous pu vous imaginer légitimes pour vous adressez directement au peuple marocain ?
C’est grave ! Nous avons des institutions, solides, populaires et millénaires qui stipulent qu’il convient par politesse, par diplomatie et par efficacité qu’il faut passer par notre représentant pour nous parler. Votre message aurait eu beaucoup plus de chance de nous atteindre s’il était passé par une voie respectueuse de nos institutions. Vos conseillers encore une fois ont mal fait leur boulot.
C’est grave ! Nous avons des institutions, solides, populaires et millénaires qui stipulent qu’il convient par politesse, par diplomatie et par efficacité qu’il faut passer par notre représentant pour nous parler. Votre message aurait eu beaucoup plus de chance de nous atteindre s’il était passé par une voie respectueuse de nos institutions. Vos conseillers encore une fois ont mal fait leur boulot.
3. Les marocains que vous avez cru pouvoir adresser en direct n’oublient pas le comportement de votre parti, celui que vous avez créer pour être élu, au sein du parlement européen. Vous avez tenté de salir un pays qui depuis prés de 70 ans a pardonné toutes vos erreurs à son encontre. Le lycée le plus important du Maroc porte le nom de Lyautey, un véritable bâtisseur du pays dont le Maroc n’a retenu que les bienfaits. C’est pourtant lui qui avait, avant 1912 date du protectorat, dépecé le Maroc. Il était à la tête des armées françaises en Algérie et a redessiné la frontière au profit de l’Algérie française. Pourtant on n’a retenu de lui que ses œuvres et son repentir a été accepté. Nous sommes comme ça au Maroc, nos ennemis ne sont pas éternels, le pardon leur est souvent accordé sur la base d’actes pas de paroles enrobées dans de belles phrases.
4. Vos conseillers ont oublié de vous rappeler que lors de la crise du COVID, le Maroc vous a envoyé des masques, qu’il a vacciné gratuitement vos concitoyens au Maroc, ils sont 50.000 retraités français à vivre ici. Ils ont été pris en charges avant les français de même âge en France. Je vous le dis juste pour vous dire que chez nous ceux qui font du bien le font sans tapage.
5. Vos conseillers ne connaissent pas l’histoire. Votre présence au Maroc, du temps du protectorat, n’a jamais été marqué par la violence. Il y a eu de la résistance, elle a surtout concerné les régions que vous avez considérées comme inutiles. Elle n’est devenue violente qu’après la déportation de feu Mohammed V le grand père du Roi. Il a suffi que vous touchiez à sa personne pour que les attentats terroristes se multiplient et que les revendications deviennent violentes. Bien heureusement, cet épisode est derrière nous. Il n’a duré que 21 mois et on aurait pu l’éviter. Très vite on a tourné la page et vos tortionnaires de cette époque, personne ne connait leurs noms. L’état marocain les a effacés de ses livres d’histoire pour ne garder de la France que ce qu’elle a apporté de positif à notre pays.
Le Maroc et les marocains, en général aiment la France mais aiment par-dessus tout, leurs institutions. Nous sommes un pays pauvre mais fier, généreux et solidaire, on n’aime pas les discours, on préfère les actes. Nasser, le président égyptien qui haranguait les foules arabes a eu très peu d’adeptes au Maroc. Nous sommes tolérants et ouverts. Une seule exigence nous définit le respect, de ce que nous sommes.
Nous sommes aussi un peuple en lutte contre la pauvreté, les inégalités, les injustices mais responsables. On sait que pour distribuer la richesse il faut la créer. Nous ne sommes pas des assistés. Devant l’épreuve on se mobilise et on se solidarise. Si vous voulez nous aidez, faites-le discrètement, intelligemment. On n’aime pas la flatterie, elle marche probablement ailleurs, je n’en suis même pas sûr parce que même avec nos voisins vos courbettes n’ont rien donné.
Mitterrand, avant vous avait choisi le même chemin guidé par Claude Cheysson, un nostalgique de la gauche tiers-mondiste qui a fait tant de dégâts dans les pays pauvres. Il a fini par comprendre qu’il faisait fausse route, en écartant les communistes et en remplaçant Claude Cheysson par Roland Dumas, un homme pragmatique, un peu trop même.
Mitterrand, avant vous avait choisi le même chemin guidé par Claude Cheysson, un nostalgique de la gauche tiers-mondiste qui a fait tant de dégâts dans les pays pauvres. Il a fini par comprendre qu’il faisait fausse route, en écartant les communistes et en remplaçant Claude Cheysson par Roland Dumas, un homme pragmatique, un peu trop même.
Il a changé son fusil d’épaule et opéré un rapprochement spectaculaire avec le Maroc. Il est vrai que M. Mitterrand était un homme politique qui connaissait l’histoire et savait retenir les leçons de cette histoire. Vous me semblez, malgré votre jeune âge un homme du passé, doté d’un logiciel inadapté. C’est bien dommage.
Bargach Larbi