Des pays au sein desquels les multiples retombées de la pandémie avaient déjà aggravé la pauvreté et les inégalités. Au point que, dans les deux tiers des économies émergentes et en développement, rien ne garantit que les pertes de revenu par habitant subies en 2020 soient recouvrées en 2022.
Et ce, au moment où de manière globale, le rebond post-récession est estimé à de 5,6 % en 2021. Une année durant laquelle les USA, , grâce aux importantes mesures de soutien budgétaire et d’assouplissement des restrictions liées à la pandémie, devraient afficher une croissance de 6,8 %. De son côté, la Chine, suite au raffermissement de la demande, devrait enregistrer un sursaut de 8,5 %.
Au “Moyen-Orient et Afrique du Nord, ’la situation est toute autre
En 2022 et sous certaines conditions dont l’accélération de la vaccination, l’assouplissement des restrictions de déplacement, l’allègement des réductions de la production pétrolière et l’atténuation des problèmes budgétaires, la croissance devrait grimper à 3,5 % .
Néanmoins, nuance la Banque mondiale et rappelle une fois de plus que ces perspectives demeurent incertaines et dépendent d’un certain nombre de facteurs dont l’évolution de la pandémie, l’accès aux vaccins et la volonté des populations de se faire vacciner.
Ces perspectives dépendent aussi du fait que ces pays sont exportateurs ou importateurs de produits énergétiques.
Perspectives des pays exportateurs de pétrole
Ce qui fait que :
L’Arabie saoudite devrait afficher “une croissance de 2,4 % cette année et de 3,3 % l’année prochaine, à la faveur de l’évolution positive de la pandémie, de la hausse des prix pétroliers et de l'allègement des réductions de production, ainsi que du lancement d’un nouveau programme d’investissements publics’’.
En République islamique d’Iran, l’activité économique devrait “progresser de 2,1 % en 2021 et 2,2 % en 2022, l’accroissement de la production industrielle compensant la persistance d’une demande atone dans le secteur des services à cause du grand nombre de cas de COVID-19’’.
Qu’en est-il des pays importateurs de pétrole ?
Dans les pays importateurs de pétrole, la Banque mondiale estime que la pandémie restera un frein à la croissance.
En Égypte, la croissance “devrait ralentir à 2,3 % sur l’exercice 2020/21, la pandémie ayant entraîné un ralentissement dans les secteurs du tourisme, de l’industrie manufacturière et de l’extraction pétrolière et gazière, avant de se redresser pendant l’exercice 2021/22’’.
Au Maroc, la production devrait “rebondir à 4,6 % en 2021 sous l’effet de plusieurs facteurs : diminution des problèmes liés à la sécheresse, maintien de politiques accommodantes et allègement des restrictions imposées aux déplacements internes’’.
Dans les pays de la région, en proie à la fragilité, aux conflits et à la violence, la Banque mondiale estime que les perspectives demeurent “mitigées’’ et précise, à cet effet qu’en Libye, “ la formation d’un gouvernement d’unité intérimaire et la levée de l’embargo sur le pétrole devraient rétablir l’activité économique à un niveau proche de celui atteint en 2019’’.
En Iraq, “la production devrait progresser grâce à la hausse de la production pétrolière, mais sans pouvoir toutefois inverser la hausse sensible des taux de pauvreté’’.
Au Liban, est prévue“ une nouvelle baisse de l’activité économique en 2021’’.
A rappeler qu’au mois d’avril, le FMI avait, de son côté, situé la croissance mondiale à 6 % en 2021 puis à 4,4 % en 2022. Pour ce qui est du Maroc, les projections du FMI avaient évoqué une progression du PIB réel de l’ordre de 4,5 % en 2021 et de 3,9 % en 2022.