Bank Al Maghrib rassure : Pas de signes de désalignement du taux de change réel du dirham


Rédigé par Noureddine Batije le Mercredi 21 Décembre 2022

Lors de sa dernière réunion trimestrielle au titre de l’année 2022, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de relever le taux directeur de 50 points de base pour le porter à 2,50 %.



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Cette décision dont l’objectif affichée consiste à " prévenir tout désancrage des anticipations d’inflation et favoriser le retour de l’inflation à des taux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix ", est justifiée par la prise en considération d’un certain nombre de facteurs tant endogènes qu’exogènes.

Partant de l’analyse de la conjoncture économique internationale et le grand flou qui va avec, le Conseil de Bank Al-Maghrib établit un double constat : D’abord, l’enlisement du conflit en russo-ukrainien, la fragmentation géopolitique et économique et les séquelles de la pandémie.

Et ensuite, le fait avéré qu’en dépit de sa relative atténuation dans certains pays, l’inflation demeure, non seulement, globalement très élevée, mais durerait plus longtemps que prévu.

Le tout amène la Banque centrale à se projeter dans le futur pour affirmer qu’en termes de perspectives, l’économie mondiale continuerait de se détériorer au point qu’une forte décélération est envisageable en 2023.

De par sa connexion avec le reste du monde, le Maroc fait partie de cette zone de turbulence.

Déjà, des indicateurs sont au rouge : En 2022, l’inflation, sous l’effet de l’envolée des prix de produits alimentaires et de carburants & lubrifiants, serait de 6,6 % contre 1,4 % seulement une année plus tôt.
Les projections de la Banque centrale évoquent une moyenne de 3,9 % en 2023 et d’un nouveau rebond en 2024 à 4,2 %, en lien avec ce qui est déjà programmé en termes de décompensation des prix des produits subventionnés.

Ces mêmes projections parlent d’un net ralentissement de la croissance qui, finalement, se situerait au terme de l’exercice en cours à 1,1 % après le rebond de 7,9 % enregistré en 2021. Et ce, au moment où, suite à la forte appréciation du dollar vis-à-vis de l’euro, le taux de change effectif nominal du dirham devrait ressortir en dépréciation de 1,7 %.

Tenant compte des différentiels d’inflation entre le Maroc et ses principaux partenaires et concurrents, la Banque centrale porte cette dépréciation en termes réels à 3,2 % en 2022 et soutient que ses évaluations trimestrielles continuent de montrer l’absence de signes de désalignement du dirham par rapport aux fondamentaux de l’économie nationale.

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Mercredi 21 Décembre 2022
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