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Automobile: une concurrence électrique féroce !


Rédigé par le Vendredi 26 Mai 2023

Les voitures électriques ont longtemps été considérées comme une option coûteuse et réservée à une élite fortunée. Cependant, une nouvelle ère se profile à l'horizon, alors que la guerre des prix éclate parmi les constructeurs automobiles. Ils rivalisent maintenant pour proposer des voitures électriques abordables et accessibles, démocratisant ainsi cette technologie propre et révolutionnaire.



Les constructeurs automobiles rivalisent pour offrir des véhicules électriques abordables et accessibles

​Avec la prise de conscience croissante de l'impact environnemental des véhicules à combustion interne, les voitures électriques ont gagné en popularité ces dernières années. Cependant, l'un des principaux obstacles à leur adoption généralisée était le prix élevé des véhicules électriques par rapport à leurs homologues à essence. Mais tout cela est en train de changer.

De nos jours, les constructeurs automobiles se bousculent pour introduire des voitures électriques abordables sur le marché. Des marques traditionnelles telles que Tesla, Nissan, Chevrolet et BMW sont rejointes par de nouveaux acteurs tels que Rivian, Lucid Motors et Polestar. Cette concurrence croissante a déclenché une véritable guerre des prix dans le secteur des voitures électriques.

La baisse des coûts des batteries, qui représentent une part significative du prix d'une voiture électrique, a joué un rôle essentiel dans cette évolution. Les avancées technologiques, la recherche et le développement ont permis de réduire les coûts de production des batteries, rendant ainsi les voitures électriques plus abordables pour les consommateurs.

Les incitations gouvernementales et les politiques en faveur de la réduction des émissions de carbone ont également contribué à stimuler la demande pour les voitures électriques. De nombreux pays ont fixé des objectifs ambitieux en matière de mobilité électrique, encourageant ainsi les constructeurs automobiles à proposer des prix compétitifs pour satisfaire cette demande croissante.

En conséquence, les consommateurs ont désormais un large éventail d'options lorsqu'il s'agit d'acheter une voiture électrique abordable. Des modèles tels que la Tesla Model 3, la Nissan Leaf, la Chevrolet Bolt EV et la BMW i3 sont devenus plus accessibles, avec des prix qui se rapprochent de ceux des véhicules à essence traditionnels.

Cette guerre des prix dans le domaine des voitures électriques profite grandement aux consommateurs. Non seulement ils peuvent désormais envisager de passer à une mobilité plus durable, mais ils ont également la possibilité de faire des économies à long terme grâce aux coûts de fonctionnement réduits des voitures électriques par rapport à leurs homologues à essence.

Cependant, malgré cette concurrence accrue, il reste encore des défis à relever pour rendre les voitures électriques encore plus abordables. L'infrastructure de recharge doit être améliorée pour permettre une recharge rapide et pratique, tandis que les progrès technologiques continueront de jouer un rôle essentiel dans la réduction des coûts.

En conclusion, la guerre des prix dans le secteur des voitures électriques est une excellente nouvelle pour les consommateurs. Les constructeurs automobiles rivalisent pour proposer des véhicules électriques abordables et accessibles, ce qui accélère la transition vers une mobilité plus propre et durable. Avec des coûts de production en baisse et une demande croissante, les voitures électriques sont destinées à devenir une option de transport courante, améliorant ainsi notre qualité de vie et préservant notre environnement pour les générations futures.

Qu'en est-il pour l'offre marocaine de véhicule 100% électrique ?

Un million de voitures produites par an au Maroc. C’est l’objectif du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, d’ici 2030.

L’année dernière, le Maroc a produit quelque 480 000 voitures, principalement à l’usine Renault de Tanger et Peugeot PSA à Kénitra, a fait savoir le ministre, rappelant que la capacité actuelle du pays est de 700 000 voitures par an.

Pour le ministre, le système de fabrication automobile au Maroc est actuellement disponible grâce au travail accompli sur une période de vingt ans, comprenant 160 usines employant 220 000 compétences marocaines, dont 15 000 ingénieurs travaillant sur la conception de nouvelles voitures de haut niveau. « Le Maroc est désormais le troisième pays le plus compétitif au monde dans ce secteur », s’est-il félicité.

De même, le système industriel mis en place à l’initiative du roi Mohammed VI permet aujourd’hui de disposer d’un taux d’intégration de 65 % et de permettre aux Marocains d’aspirer à fabriquer une voiture 100% marocaine.

Barid Al-Maghrib adopte des véhicules 100% électriques produits au Maroc

 Barid Al-Maghrib lance la mise en circulation de 225 véhicules électriques exclusivement dédiés à la modernisation et à l’élargissement de son réseau de distribution courrier-colis. Le coup d’envoi de cette opération a été donné à Rabat le mardi 14 juin 2022, par le Ministre de l’Industrie et du Commerce, M. Ryad Mezzour.

Conçus à Kénitra par Stellantis Kénitra spécialement pour Barid Al-Maghrib, suite à un accord signé en octobre 2020, ces véhicules électriques de type Citroën Ami sont adaptés à l’activité quotidienne de distribution et disposent d’une autonomie de 75 km, tandis que la charge complète ne dépasse par une durée de 3 heures.

Véritables tremplin vers une nouvelle ère, ces véhicules répondent à l’objectif de Barid Al-Maghrib d’adopter l’éco-mobilité afin de contribuer à réduire les émissions de CO2 liées au transport et à assurer une mobilité propre et durable.

A cette occasion, M. Ryad Mezzour a déclaré: "Grâce à la forte impulsion donnée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’Assiste, aux énergies propres, nous avançons avec sérénité dans notre transition énergétique. En témoigne cette collaboration fructueuse entre le groupe Stellantis et Barid Al-Maghrib qui a donné naissance à des voitures électriques fabriquées localement et réaffirmé la volonté commune des opérateurs publics et privés de soutenir le développement de la mobilité électrique au Maroc et d’en faire l’un des maillons forts de l’industrie nationale". Et d’ajouter : "Ce choix s’inscrit dans une démarche écoresponsable répondant aux préoccupations mondiales suscitées par les changements climatiques que l’industrie marocaine met au service de la modernisation et de la proximité des services publics rendus aux citoyens".

Les véhicules électriques de Barid Al-Maghrib seront mis en circulation dans 42 villes à travers l’ensemble des régions. Quant à leur répartition, elle obéira à la taille et au volume de la distribution de courrier-colis.


Et si on parle mobilité en voiture électrique au Maroc ?

Depuis la COP 22 en 2016 à Marrakech et le Maroc s’engage et agit pour une mobilité plus durable et notamment pour la mobilité électrique.

Dans une logique d’exemplarité de l’Etat et des acteurs publics, le gouvernement a décidé en 2019 d’électrifier les flottes publiques. Le Maroc a affiché une volonté forte de développement de la mobilité électrique en octobre 2020, à travers un accord signé entre PSA Maroc et Barid Al-Maghrib (la Poste) pour l’électrification de sa flotte.

Sans oublier le lancement de tests autour de la mobilité électrique notamment par l’Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN) via ses différentes plateformes de R&D : Green Energy Park (énergie solaire, stockage innovant), Bio-energy & Storage Park (bioénergie, stockage de l’énergie), Green & Smart Building Park (construction durable, réseaux intelligents et mobilité durable), programme Elec Social Services d’expérimentation de la mobilité électrique à petite échelle à Benguerir dans le cadre du projet Services & Infrastructures pour la ME (SIME).

Conscient de l’importance des bornes de recharge pour le développement des véhicules électriques et hybrides, le Maroc, à travers des collaborations entre plusieurs acteurs publics et privés, a encouragé le développement des infrastructures de recharge dans plusieurs positions géographiques au Royaume. L’un des premiers projets est le projet Green Miles qui consiste à équiper les autoroutes routiers de bornes de recharge. Il a été effectué en partenariat entre Autoroutes du Maroc, Schneider Electric et l’Institut de Recherche en Energie Solaire et Energies Nouvelles (IRESEN) et met à la disposition des utilisateurs des véhicules électriques des points de recharge dans certaines stations des autoroutes du Maroc.

D’autres projets sont en perspective, la “ismart” qui représente une nouvelle génération de bornes de recharge intelligentes à usage professionnel et domestique destinée au marché marocain est le fruit d’un projet de recherche développé à la demande d’industriels du secteur automobile par le Green Energy Park.

L’engagement du Royaume du Maroc en faveur de la mobilité électrique se traduit par la mise en place progressive d’un cadre réglementaire en faveur d’une mobilité durable. Prenons à titre d’exemple :

  • L’exonération de la vignette : les propriétaires de véhicules thermiques doivent s’acquitter chaque année de la Taxe Spéciale Annuelle sur les Véhicules Automobiles, aussi appelée vignette. Notons également que les voitures électriques et hybrides sont exonérées de cette taxe depuis 2017.
  • Exonération taxe voiture de luxe : les importateurs de voitures de luxe doivent s’acquitter d’un droit de timbre relatif à la première immatriculation. Les véhicules à moteur électrique et les véhicules à moteur hybride (électrique et thermique) ne sont pas soumis à cette taxe.
  • Réduction des droits de douane : des droits de douane à l’importation sont à payer pour les véhicules entrant au Maroc. Ce droit est de 2,5 % pour des voitures électriques ou hybrides en provenance d’Europe ou hors Europe.

Chose qui confirme que les premières mesures réglementaires pour inciter à l’acquisition des véhicules électriques ont été adoptées.

Le Maroc a également renforcé sa compétitivité et sa position à l’échelle régionale et africaine via la contribution de l’électro-chimiste et inventeur marocain, Rachid Yazami, de l’anode graphite pour les batteries lithium. M. Yazami a aussi fait part des applications des batteries des téléphones cellulaires, faisant savoir que l’électro-mobilité (les voitures électriques) va jouer un rôle ‘’très important’’ dans le futur dans le renforcement de la protection de l’environnement et l’assainissement de l’air dans les grandes villes, comme Casablanca, Fès et Marrakech.

Cependant, malgré ces efforts, le développement durable est encore à ses prémices :

 
 
D’où la nécessité d’une collaboration entre tous les acteurs clés du secteur d’énergie au Maroc.

Le marché mondial de la mobilité électrique est aujourd’hui en plein essor…

En 2021, on compte 600 modèles de voitures électriques (EV), hybrides rechargeables (PHEV), hydrogènes (HV) et hybrides légères en vente dans le monde. L’année 2020 a marqué un tournant pour le marché de la mobilité électrique par une accélération des ventes de voitures électriques par rapport à d’autres types de voitures.
 
Figure 1 : Les ventes de VE en 2020, Bloomberg Intelligence, BloombergNEF, Company filings
Certains modèles de véhicules électriques, les plus importants à ce jour, ont été lancés tout au long de la pandémie, notamment le véhicule utilitaire sport Model Y de Tesla en février et la voiture hatchback ID.3 de Volkswagen en septembre. D’après le rapport sur les perspectives de la mobilité électrique à l’horizon 2030 publié par l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), le scénario de développement durable estime une part de marché de 30 % pour les véhicules électriques dans tous les modes d’ici 2030, à l’exception des deux-roues. Le parc mondial de véhicules électriques (à l’exclusion des deux / trois roues) est projeté d’augmenter de 36 % par an, atteignant 245 millions de véhicules en 2030, soit plus de 30 fois le niveau actuel.

En marche forcée, la majeure partie des constructeurs automobiles a annoncé un ou des nouveaux modèles électriques. Les estimations de production indiquent que la plupart des constructeurs automobiles sont prêts à adopter une stratégie d’électrification tout en augmentant les volumes de voitures électriques mises en place.

L’offre de VE est en forte hausse  : les constructeurs proposent une gamme significative de modèles (~10 modèles) et beaucoup prévoient d’ajouter des versions électriques à leurs modèles dans les prochaines années. Les nouvelles normes européennes encouragent les constructeurs à investir dans la mobilité électrique : 90 milliards de dollars seront investis d’ici 2023.

Sur la base des prévisions de production de véhicules légers, la production de véhicules électriques en Europe devrait se multiplier par six entre 2019 et 2025, atteignant plus de 4 millions de voitures et fourgonnettes.

D’autre part, plusieurs pays mènent la course à la mobilité électrique, nous pouvons considérer à titre d’exemple :

 
En particulier, pour la France, le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) a indiqué dans son rapport sur le marché automobile français que les véhicules hybrides et électriques représentent 20 % de la totalité du marché, soit une progression de 14 % par rapport à la même période en 2019.

La réussite du développement du marché de la mobilité électrique est multifactorielle, avec un fort enjeu d’optimisation des fonds publics engagés pour permettre au marché de se développer et améliorer sa compétitivité économique.

Les défis d’une transition vers une mobilité durable …

Plusieurs défis sont à relever : quel est l’impact sur le réseau de la distribution électrique ? Quelle est la stratégie de recharge ? Quelles réglementations et incitations faudrait-il mettre en place les premières années pour encourager l’adoption de cette technologie?…

Le succès de cette transition, transversale et à portée nationale, repose sur l’implication de multiples acteurs et d’un écosystème complexe à mobiliser tout au long de la planification et la réalisation d’une mobilité durable. La chaîne de valeur comporte certains acteurs (publics comme privés), il convient de définir un cadre de cohérence partagé par l’ensemble des parties prenantes tout en créant des synergies internationales.

Ajoutons à cela que le développement du VE ne signifie pas systématiquement une réduction des émissions de GES. La conversion de la flotte thermique en flotte électrique n’est efficace que si l’énergie nécessaire à son fonctionnement est produite à base d’énergies à faible impact sur l’environnement (énergies renouvelables notamment). Ainsi, le développement de la mobilité électrique doit s’accompagner d’une politique de verdissement du mix énergétique marocain.

Finalement, le développement de l’offre de ME doit se faire en parallèle du développement des capacités de production d’électricité et du réseau électrique pour intégrer ses nouveaux usages (charge des batteries) et nouvelles technologies (compteurs communicants, V2G..). La planification des investissements futurs pour étendre et moderniser le réseau électrique marocain est dans la nécessité de prendre en compte ces nouveaux usages pour éviter d’entraver le développement de la mobilité électrique.

Mohamed Ait Bellahcen & IA






Mohamed Ait Bellahcen
Un ingénieur passionné par la technique, mordu de mécanique et avide d'une liberté que seuls l'auto... En savoir plus sur cet auteur
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