Attaque terroriste à Moscou : le coup d’accélérateur


Rédigé par le Samedi 23 Mars 2024

Le dernier bilan macabre de l’attaque terroriste dans la banlieue de Moscou, le 22 mars, est de 133 morts. Il n’en faudra pas plus à Vladimir Poutine pour lâcher la bride à ses éradicateurs.



L’attaque terroriste menée par quatre individus, dont trois armés, contre le « Crocus City Hall », une salle de concert située dans la banlieue Ouest de Moscou, dans la soirée du 22 mars, a été revendiquée deux fois de suite par Daech.

Une première fois, juste après l’attaque au fusil d’assaut et à la bombe incendiaire contre la salle de concert, puis une seconde fois, à la mi-journée du lendemain. Comme si Daech insistait pour que la responsabilité de l’attentat lui soit attribuée.

Dans un discours adressé à ses concitoyens, le 23 mars, le président russe, Vladimir Poutine, n’a pas une seule fois fait mention à la revendication de l’attentat par Daech. 

De toute évidence, à Moscou, personne ne croit que Daech puisse être capable d’organiser une opération d’une telle ampleur, exécutée par des individus qui ont tiré à bout portant, de sang-froid, sur des dizaines de civils, avant de quitter le lieu de leur forfait avec une maîtrise de soi que l’on peut qualifier de « professionnelle ».

Les suspects appréhendés

Les services de sécurité russes ont annoncé avoir appréhendé les quatre auteurs de l’attentat, quelques heures après son déroulement, à 400 kms de Moscou, dans l’Oblast de Bryansk, non loin des frontières avec l’Ukraine.

Tous les quatre seraient des étrangers, dont au moins un ressortissant tadjik. Sept autres individus ont été arrêtés en Russie, dans le cadre de l’enquête sur cette attaque terroriste.

Les interrogatoires des suspects vont sûrement apporter des éléments permettant de mieux cerner le pourquoi du comment. 

Dans tous les cas de figure, les commentateurs russes mettent moins l’accent sur la partie ayant exécutée l’attaque à Moscou que sur les commanditaires. Le recours à des proxys pour exécuter de basses besognes est devenu si courant que cela ne trompe plus personne.

Ajoutée à cela, des informations non-vérifiées font état de l’arrivée en Ukraine de troupes de pays de l’Otan, au sein desquelles des soldats français, polonais et allemands, qui seraient stationnées au Sud de Kiev.

Imbroglio géopolitique

Il n’est pas possible, non plus, de négliger le fait que la revendication de l’attaque de Moscou par l’organisation terroriste islamiste Daech intervient au moment où se déroule le massacre des Palestiniens par les Israéliens dans la bande de Gaza.

Alors que le Hezbollah libanais s’est mis à cibler des positions israéliennes dans le Golan syrien occupé.

Il est difficile, pour l’instant, de discerner des pistes d’interprétation plausibles de l’attaque terroriste de Moscou, tant les cartes sont brouillées par l’enchevêtrement des fils de plusieurs foyers de crise sur la planète.

Une conséquence directe du triste évènement du 22 mars à Moscou est toutefois évidente. Le président Poutine aura du mal à maîtriser les élans vengeurs des éléments les plus radicaux de son entourage et de la classe politique russe dans son ensemble.

L’ours russe sort ses griffes

Contrairement à ce que font croire les politiques et médias occidentaux à leur opinion publique, Vladimir Poutine passe pour un modéré sur la scène politique russe.

Même l’ex-président russe (2008-2012) et actuel vice-président du conseil de sécurité de Russie, Dmitri Medvedev, pourtant réputé libéral, est beaucoup plus un « faucon » que ne l’est Poutine.

Les dirigeants russes se prononcent, désormais, en termes de guerre en Ukraine et pas seulement d’une « opération militaire spéciale ».

L’attaché de presse du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré, le 22 mars : « la Russie ne peut pas permettre l'existence à ses frontières d'un État qui a l'intention avérée d'utiliser n'importe quelle méthode pour lui retirer la Crimée, sans parler du territoire de nouvelles régions ».

Le conflit de la Russie contre l’Ukraine et ses alliés de l’Otan est, donc, présenté par cet officiel russe en des termes existentiels.

Plus simplement, les flammes de la guerre sont encore plus attisées.




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Samedi 23 Mars 2024
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