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Par Rachid Boufous
Mais que reste-t-il encore de ces 1446 ans d’islam aujourd’hui à travers le globe ?
L’islam des origines fut conquérant assez rapidement avec le 2ème calife Omar et puis le 3ème calife othmane qui envoya ses troupes conquérir l’Afrique et le Maroc. Mais ce fut avec la dynastie Omeyyade qui éclot après la mot du 4ème calife Ali que l’islam commença son essor en tant que nouvelle religion, officiellement établie avec le 5ème calife omeyyade AbdelMalik Ibn Marouane qui donna un statut à la nouvelle religion, mais aussi une monnaie et une grande administration.
L’empire islamique agit alors comme un aimant envers les civilisations environnantes, attirant des savants, des commerçants, des peuples et des soldats en devenir qui voyaient, nous sans peine et sans contestation, une nouvelle religion s’imposer là où elle passe.
Si au sommet de l’empire gouvernaient des arabes, le reste était administré par chefs issus des populations locales et affidés au pouvoir impérial central et qui furent souvent des chrétiens, des perses, des slaves, des Amazighs. Cette situation alla continuer sous la dynastie abbasside, originaire du lointain Khorassane et dont les premiers califes bâtirent l’une des plus belles villes au monde : Baghdad.
En occident un dernier prince omeyyade, Abderrahmane bâtit un nouvel empire en Espagne musulmane qui alla durer plus de sept siècles. L’islam était à présent établi des Pyrénées jusqu’au Sénégal et du Maroc jusqu’en Chine. La civilisation mondiale se créait en terre d’islam et les sciences, les lettres, la poésie, la loi s’imaginaient par des hommes savants de diverses origines, qui parlaient une seule langue universelle, celle du livre saint des musulmans : l’arabe.
Avicennes, Averoes, Ibn Tofail, Ibn Khaldoune, Razès, Avempace, Aboulcasis, Ibn Khatib, Hallaj, Ibn Hazm, Ziriab, Ibn Nafiss, Ibn Al Banna, Al Idrissi, Avenzoar, Al Khawarizmi, Al Farabi, Al Kindi, Ibn Firnass ou Al Birouni n’étaient pas arabes mais issus des civilisations nées avec l’islam et affiliées à cette religion. Il n’empêche que leur apport à l’histoire et au progrès de l’humanité, est indéniable aujourd’hui, après des siècles d’ignorance voulue et recherchée par l’occident copieur et non reconnaissant envers les sarrasins et autres maures…
Cette brillante civilisation musulmane dura de 622 avec l’hégire du prophète et se termina en 1453 avec la prise Constantinople par les Ottomans.
Depuis cette dernière date ce fut un lent déclin et jamais plus les musulmans ne reprirent le dessus, ni ne brillèrent de manière remarquable dans l’histoire humaine, se contentant de consommer ce qui était produit ailleurs, alors qu’avant cette date, c’était l’inverse durant plus de 831 ans…
Le déclin sera définitif avec l’invention de l’imprimerie par Guttenberg. Il s’est alors trouvé un groupe de fakihs bien attentionnés pour vouer aux gémonies cette formidable invention humaine, qui a fait plus pour la diffusion du savoir et de la connaissance que les armées de copistes de Bait Al Hikma à Baghdad ou de l’immense bibliothèque impériale de Cordoue…
Depuis, la libre pensée est prohibée en terre d’Islam et celui qui sort du dogme ou ose le remettre en cause est occis ou mieux raccourcis par quelque bourreau qui manie mieux le cimeterre que le Qalam…
La civilisation d’Iqraa (lis) ne lit plus, perdue qu’elle est dans les méandres d’une crétinerie théologique ou numérique. Elle se contente à présent de consommer ce qui est produit ailleurs et ne produit plus rien qui puisse influer sur l’histoire actuelle de l’humanité.
Alors cet âge, 1446, de notre civilisation musulmane nous renvoie paradoxalement au moyen âge occidental quand l’Europe à la même date, consommait ce qui était produit en terre d’Islam et ne produisait rien qui soit tangible, lourdement surveillée par une inquisition qui poussait les Galilée et autres Copernic au silence éternel…
Aujourd’hui en terre d’Islam on remarque excès de prosélytisme et de Faquihs de tout acabit qui pullulent partout, cherchant toujours à mettre la main sur la conscience des gens dans tout le monde musulman. Un excès de religiosité aussi, souvent hypocrite, alors qu’ils n’ya jamais eu autant de pauvres dans les contrées musulmanes riches.
Il n’ya jamais eu autant d’abandons scolaires ni autant de jeunes NEETS, sans formation et se trouvant en dehors de toute scolarité ou encadrement, que maintenant, et ce, dans tous les pays musulmans.
Alors on fête quoi à chaque 1er Moharram de chaque année de l’hégire ?
Nous appartenons à une religion dont nous respectons de moins en moins, si ce n’est pas du tout, les préceptes dans tous les domaines de la vie sociale, économique ou politique.
Alors nous continuons à faire semblant, comme si de rien n’était, devenant à chaque événement de ce genre, nostalgiques d’un âge d’or décidément révolu et lointain…
Pourtant le monde arabo-musulman n’a jamais été autant traversé par une crise existentielle aussi intense. Le monde musulman se cherche et cherche un modèle identitaire en phase avec le monde moderne et sophistiqué qui l’entoure et avec lequel il interagit chaque jour. Il n’arrive pas à séparer la religion de sa vie au quotidien et en même temps, n’arrive pas à vivre avec sa religion dans les préceptes qu’elle édicte. Il veut tous les bénéfices attachés à Allah, tout en agissant à l’encontre de ses préceptes, plus schizophrène que ça tu meurs…
En fait le musulman a très peur de la réforme. Il voit bien qu’il est arriéré, qu’il souffre de ne pas trouver sa place dans le monde moderne, qu’il n’arrive pas à définir une identité pérenne à sa vie, qu’il vogue dans un vide sidéral et que sa vie n’a plus aucun sens, à part attendre la mort pour bénéficier du paradis, alors qu’il ne fait pas grand chose pour le mériter, devenu qu’il est, inutile à l’humanité…
Il a aussi peur d’aller à l’encontre de tout cela et de décider enfin d’être un citoyen qui existe par lui-même et non à travers le groupe auquel il appartient, à savoir la fameuse Oumma. Il a peur d’aller en enfer, de mécontenter Allah, au risque d’apostasier en utilisant la raison ou son libre arbitre dans sa vie de tous les jours.
Les musulmans sont très fiers et contents quand un chrétien se convertit à l’islam et crient au ciel quand c’est l’inverse. Les musulmans font tout pour imposer leur modes de vies ailleurs, là où ils vont et cherchent absolument à construire des mosquée en terre du christ, mais quand c’est l’inverse qui est, ne serait-ce qu’imaginé, ils crient à l’invasion et aux tentatives de christianisation de leurs coreligionnaires par les hordes mécréantes…
Pourtant l’islam en tant que religion humaniste et solidaire, est surtout respectée par ceux-là mêmes qui en sont loin, les occidentaux, qui sont censés n’être que chrétiens et surtout mécréants aux yeux des musulmans…
Les musulmans actuels font plus dans le paraître, dans le show off, dans le mercantilisme religieux et surtout dans la violence : verbale, gestuelle, sociale, prosélyte, conjugale, relationnelle, parentale, politique…
Ce n’est pas étonnant, après coup, que le monde ait peur des musulmans, car il les croit foncièrement violents et misogynes. Du moins, c’est l’image qu’ils renvoient au reste de la planète, jusqu’à preuve du contraire. Tant que les musulmans ne réformeront pas leurs façons de voir le monde et de se voir eux mêm, ils seront toujours perçus ainsi…
Les musulmans, aujourd’hui plus qu’hier, doivent se regarder en face et se dire définitivement qu’ils ne sont plus au centre de l’univers depuis le 15eme siècle et qu’ils doivent s’adapter au monde actuel, sous peine de disparaître définitivement, ignorés malgré eux, par le reste de l’humanité.
Mais l’islam, lui, survivra au musulmans actuels, certainement suivi sous d’autres cieux qui ont en compris le vrai message et qui sont plus cléments et moins schizophrènes…
Bonne Année aux Vrais Musulmans…!
Rachid Boufous