Un potentiel solaire sous-exploité
Avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an et un Sahara couvrant 80 % de son territoire, l’Algérie possède l’un des gisements solaires les plus prometteurs au monde. Pourtant, en 2025, la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique algérien reste inférieure à 2 %, un chiffre en recul par rapport aux objectifs fixés dès 2011. Le contraste entre potentiel et réalité est saisissant.
Le programme Tafouk 1, annoncé en grande pompe en 2020 pour produire 4 000 MW d’électricité solaire, n’a jamais dépassé le stade des appels d’offres. Les rares centrales existantes, comme celles d’Hassi R’mel ou de Ghardaïa, fonctionnent à bas régime, sans intégration significative au réseau national. Les investissements restent très en deçà des besoins, et l’État n’a pas défini de cadre réglementaire stable pour inciter les acteurs privés à se positionner.
Une rente fossile qui freine la mutation
Le principal frein à cette transition énergétique est paradoxal : la rente pétrolière et gazière, qui continue de financer l’essentiel du budget de l’État. Sonatrach, géant des hydrocarbures, capte l’essentiel des ressources et oriente les priorités nationales. Résultat : les énergies renouvelables restent cantonnées à un rôle symbolique, alors même que la consommation électrique intérieure explose.
En 2024, l’Algérie a consommé plus de 60 milliards de kWh, avec une croissance annuelle de 6 à 8 %. Cette demande croissante grignote la part des exportations gazières, pourtant vitales pour les finances publiques. La transition énergétique n’est plus un luxe écologique : elle devient une nécessité économique et géopolitique.
Une stratégie énergétique floue
Le pays n’a pas encore tranché entre plusieurs modèles : continuer à alimenter l’Europe en gaz fossile, se positionner sur l’hydrogène vert, ou développer des parcs solaires pour la consommation nationale. L’absence de vision claire handicape la planification. Le ministère de la Transition énergétique, créé en 2020, manque de moyens et reste marginalisé dans les décisions stratégiques.
Les initiatives de partenariat avec l’Europe — notamment autour de l’hydrogène vert ou de l’exportation d’électricité solaire — peinent à voir le jour, faute de garanties juridiques et d’infrastructures de transport. Pendant ce temps, le Maroc, voisin et rival géopolitique, exporte déjà son électricité solaire vers l’Espagne via des interconnexions fiables.
Un risque d’étouffement énergétique
À ce rythme, l’Algérie court le risque d’un effondrement de son modèle énergétique : baisse des exportations, explosion de la demande intérieure, panne d’investissement dans les réseaux. Sans transition accélérée, le pays devra choisir entre éclairer ses villes ou honorer ses contrats d’exportation.
Un virage énergétique encore à négocier
Le soleil algérien pourrait alimenter tout le bassin méditerranéen. Mais sans réforme profonde de la gouvernance énergétique, sans encouragement massif à l’investissement vert, et sans désengagement progressif de la rente fossile, la transition restera un mirage saharien. Et l’Algérie, un géant solaire endormi.
Le programme Tafouk 1, annoncé en grande pompe en 2020 pour produire 4 000 MW d’électricité solaire, n’a jamais dépassé le stade des appels d’offres. Les rares centrales existantes, comme celles d’Hassi R’mel ou de Ghardaïa, fonctionnent à bas régime, sans intégration significative au réseau national. Les investissements restent très en deçà des besoins, et l’État n’a pas défini de cadre réglementaire stable pour inciter les acteurs privés à se positionner.
Une rente fossile qui freine la mutation
Le principal frein à cette transition énergétique est paradoxal : la rente pétrolière et gazière, qui continue de financer l’essentiel du budget de l’État. Sonatrach, géant des hydrocarbures, capte l’essentiel des ressources et oriente les priorités nationales. Résultat : les énergies renouvelables restent cantonnées à un rôle symbolique, alors même que la consommation électrique intérieure explose.
En 2024, l’Algérie a consommé plus de 60 milliards de kWh, avec une croissance annuelle de 6 à 8 %. Cette demande croissante grignote la part des exportations gazières, pourtant vitales pour les finances publiques. La transition énergétique n’est plus un luxe écologique : elle devient une nécessité économique et géopolitique.
Une stratégie énergétique floue
Le pays n’a pas encore tranché entre plusieurs modèles : continuer à alimenter l’Europe en gaz fossile, se positionner sur l’hydrogène vert, ou développer des parcs solaires pour la consommation nationale. L’absence de vision claire handicape la planification. Le ministère de la Transition énergétique, créé en 2020, manque de moyens et reste marginalisé dans les décisions stratégiques.
Les initiatives de partenariat avec l’Europe — notamment autour de l’hydrogène vert ou de l’exportation d’électricité solaire — peinent à voir le jour, faute de garanties juridiques et d’infrastructures de transport. Pendant ce temps, le Maroc, voisin et rival géopolitique, exporte déjà son électricité solaire vers l’Espagne via des interconnexions fiables.
Un risque d’étouffement énergétique
À ce rythme, l’Algérie court le risque d’un effondrement de son modèle énergétique : baisse des exportations, explosion de la demande intérieure, panne d’investissement dans les réseaux. Sans transition accélérée, le pays devra choisir entre éclairer ses villes ou honorer ses contrats d’exportation.
Un virage énergétique encore à négocier
Le soleil algérien pourrait alimenter tout le bassin méditerranéen. Mais sans réforme profonde de la gouvernance énergétique, sans encouragement massif à l’investissement vert, et sans désengagement progressif de la rente fossile, la transition restera un mirage saharien. Et l’Algérie, un géant solaire endormi.
Dossier spécial de "L'Eco Business" de ce week-end sur l'Algérie économiquement parlant :
1-L’illusion de la diversification économique en Algérie : entre annonces présidentielles et réalités structurelles
Focus sur les retards, blocages administratifs et dépendance persistante au pétrole malgré des projets emblématiques.
2-Hydrocarbures : le talon d’Achille de l’économie algérienne face aux enjeux de transition énergétique
Analyse des limites de Sonatrach, la faible part des renouvelables, et les conséquences des investissements insuffisants.
3-L’inflation algérienne vue du quotidien : quand un poulet coûte 10 % du SMIC
Témoignages et données sur l’impact de l’inflation sur les ménages, et le désajustement des salaires publics.
4-Les contradictions du modèle social algérien : subventions, chômage indemnisé et inactivité de masse
Enquête sur les effets pervers du système de redistribution, et l’incapacité à stimuler l’emploi productif.
5-Le pari raté de la politique industrielle : que reste-t-il de l’ambition d’un "Made in Algeria"?
Bilan des projets (automobile, sidérurgie, ciment), obstacles à l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
6-Algérie-UE : vers une guerre commerciale larvée ?
Analyse des tensions autour des restrictions à l’exportation, les réactions de Bruxelles et les risques pour les IDE.
7-La transition énergétique algérienne : entre potentiel solaire et dépendance fossile
Algérie : le soleil brille, mais la transition énergétique reste dans l’ombre
8-Jeunesse algérienne : génération sacrifiée ou force économique ignorée ?
Un capital humain sous-exploité
Focus sur les retards, blocages administratifs et dépendance persistante au pétrole malgré des projets emblématiques.
2-Hydrocarbures : le talon d’Achille de l’économie algérienne face aux enjeux de transition énergétique
Analyse des limites de Sonatrach, la faible part des renouvelables, et les conséquences des investissements insuffisants.
3-L’inflation algérienne vue du quotidien : quand un poulet coûte 10 % du SMIC
Témoignages et données sur l’impact de l’inflation sur les ménages, et le désajustement des salaires publics.
4-Les contradictions du modèle social algérien : subventions, chômage indemnisé et inactivité de masse
Enquête sur les effets pervers du système de redistribution, et l’incapacité à stimuler l’emploi productif.
5-Le pari raté de la politique industrielle : que reste-t-il de l’ambition d’un "Made in Algeria"?
Bilan des projets (automobile, sidérurgie, ciment), obstacles à l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales.
6-Algérie-UE : vers une guerre commerciale larvée ?
Analyse des tensions autour des restrictions à l’exportation, les réactions de Bruxelles et les risques pour les IDE.
7-La transition énergétique algérienne : entre potentiel solaire et dépendance fossile
Algérie : le soleil brille, mais la transition énergétique reste dans l’ombre
8-Jeunesse algérienne : génération sacrifiée ou force économique ignorée ?
Un capital humain sous-exploité