Adnane Benchekroun invité de L’Info en Face éco


Le vice-président de l’Alliance des économistes istiqlaliens et membre du Conseil national de l’Istiqlal, Adnane Benchekroun, a défendu mercredi dernier la gestion gouvernementale de plusieurs dossiers, notamment la hausse des prix des carburants. Invité de l’émission «l’Info en Face» animée par le journaliste Rachid Hallaouy, M. Benchekroun n’a pas manqué l’occasion pour fustiger le gouvernement précédent, responsable, selon lui, de nombre de chantiers n’ayant pas été menés à bon port.



«Le gouvernement examine tous les scénarios possibles pour atténuer les effets de la crise mondiale sur les prix des carburants, y compris une éventuelle réduction de la marge de bénéfice des distributeurs. Bien que la mise en œuvre d’une telle mesure ne permettra de réduire que de très peu les prix des carburants», a déclaré Adnane Benchekroun, membre du Conseil national de l’Istiqlal et vice-président de l’Alliance des économistes istiqlaliens, lors de son passage mercredi dernier à l’émission «l’info en face».

Interpellé sur «les limites» de la gestion gouvernementale de plusieurs dossiers, M. Benchekroune a considéré que l’actuel Exécutif déployait tous les moyens nécessaires avec rigueur et engagement pour relever les multiples défis auxquels il est confronté. Il a ajouté que le gouvernement Akhannouch a été desservi par une conjoncture peu clémente, ayant donné naissance à des défis majeurs sur les plans économique et social. «Force est de reconnaître que ce gouvernement n’a pas de chance.

Car non seulement ce dernier est attendu pour diminuer les effets de la crise économique liée à la Covid-19, mais il est appelé également à gérer l’une des pires campagnes agricoles que le Maroc ait connues au cours des 40 dernières années, à cause de la sécheresse. Et comme si cela ne suffisait pas, l’éclatement de la crise russo-ukrainienne a enfoncé le clou en déclenchant une inflation mondiale et en provoquant une flambée des prix sur le plan international de toutes les matières», explique M. Benchekroune.

Mais, outre la gestion de cette conjoncture difficile, l’Exécutif devait remédier aux problèmes hérités de son prédécesseur, a déploré l’invité. Précisant que l’équipe Akhannouch avait à rattraper le retard dans la réalisation de plusieurs chantiers lancés précédemment. En effet, le vice-président de l’Alliance des économistes istiqlaliens ne s'est pas privé de tirer à boulets rouges sur les gouvernements conduits pendant 10 ans par le Parti de la justice et du développement (PJD). «Les faits sont là pour témoigner de la mauvaise gestion de plusieurs dossiers.

Prenons l’exemple de la gestion de l’eau, tous les indicateurs montrent que le stress hydrique que connaît le Royaume aujourd’hui est la résultante du retard accusé dans la réalisation de plusieurs projets structurants», relève notre interlocuteur, qui a tenu à défendre en contrepartie les choix faits par l’actuel gouvernement en ce qui concerne l’abandon de certaines cultures gourmandes en eau comme les tomates et les avocats ou les pastèques.

Cependant, le même responsable a considéré que l’arrêt de ces cultures destinées en grande partie à l’exportation nécessiterait une renégociation avec les partenaires et des arbitrages à faire, soulignant que la replanification agricole nécessite une période de cinq années au minimum, afin d’élaborer un nouveau schéma agricole. Sur un autre registre, M. Benchekroun est revenu sur les mesures prises par le gouvernement pour réduire les effets de la flambée des prix des carburants.

Le responsable istiqlalien a mis ainsi en avant la décision de l’Exécutif d’accorder une subvention directe aux PME et aux professionnels du transport dans toutes ses branches. Une mesure qui a permis, selon le même intervenant, de stabiliser relativement le prix du transport de marchandises. Il a également rappelé l’élaboration en cours d’un projet de loi relatif à l’indexation des prix du transport routier sur le prix du carburant. Un texte de loi qui permettra de trouver une solution structurelle à la question de l’envolée des prix des carburants au futur et contribuera à accélérer la réforme du secteur prévue par le gouvernement.

Jeudi 12 Mai 2022

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