Alliance des économistes du parti de l’Istiqlal - Casablanca, le 11 avril 2023
Lors de cette rencontre, et en introduction, Monsieur Abdeltif Mazouz, Président de la Région Casablanca-Settat et Président de l’Alliance des économistes du parti de l’Istiqlal, a rappelé le rôle de fondamental joué par cette organisation - qui aujourd’hui contribue à alimenter en analyses et en propositions les membres de l’exécutif, notamment au travers d’éclairages ponctuels ou dans le cadre régulier des exercices budgétaires.
C’est dans ce cadre qu’a été organisée cette rencontre, à l’occasion de laquelle ont été rappelé certains éléments de l’histoire récente, à la base des crises actuelles : en 2020, la pandémie du covid-19 a constitué une menace pour la survie des individus et des entreprises, les Gouvernements dans le monde ont alors massivement injecté des fonds dans des économies sous perfusion.
En vertu des orientations royales, le Gouvernement marocain a sollicité la solidarité nationale pour l’aide aux ménages, et le support du tissu bancaire (et de la garantie de l’état) pour permettre aux entreprises de surmonter cette crise, et d’investir en sortie.
Cette manne monétaire internationale, associée à une reprise économique asynchrone, a donné lieu à une séquence inflationniste, entretenue par un conflit militaire en Ukraine et ses incidences sur l’énergie et l’alimentaire et aujourd’hui une crise financière... Le Maroc, pays globalement intégré dans l’économie mondiale, a de surcroit connu une séquence aggravante de sécheresse.
Cette séquence inflationniste, initialement en grande partie importée, poursuit aujourd’hui son envolée au travers un choc de l’offre alimentaire domestique (baisse de la production, augmentation du coût des intrants, etc.).
Pour lutter contre l’inflation, les banques centrales mondiales ont apporté une réponse coordonnée : la banque centrale du Maroc a d’ailleurs relevé le taux directeur plus tard que ses paires à l’international et dans une moindre mesure : 150 points de base sur les 9 derniers mois à 3% (vs. 4.75% aux E.U)... Avec pour prévisions qu’aux Etats-Unis, l’inflation est prévue réduite de moitié en 2023, de 8% en 2022 à 3.9% en 2023, au niveau de la zone Euro de 8.4% en 2022 à 5.3% en 2023… Au Maroc, de 6.6% en 2022 à 5.5% en 2023 selon Bank Al Maghrib.
Ces politiques monétaires restrictives, impulsées par la FED et la BCE, ont un impact certain sur la croissance, et donc sur la création d’emplois… Alors que les E.U partent d’une situation de plein emploi, avec un taux de chômage à 3.5%, la France revendique un taux de chômage de 7% (en amélioration de 3 pts depuis 2016), ces pays disposent donc de « marges de manœuvre » … contrairement à l’économie marocaine, et dans un contexte agricole moyennement favorable - 55 MQ (et hors céréales : restrictions sur eau d’irrigation et cherté des intrants) et une industrie et des services qui devraient pâtir d’une demande internationale en berne pour une croissance prévue à 2.6% selon Bank Al Maghrib.
Il y a au Maroc donc lieu de lutter contre cette forme de stagflation, au travers des mesures de soutenabilité économique et sociale, pour que la maîtrise de l’inflation et l’accélération de la croissance ne soient pas des objectifs contradictoires.
C’est dans ce cadre qu’a été organisée cette rencontre, à l’occasion de laquelle ont été rappelé certains éléments de l’histoire récente, à la base des crises actuelles : en 2020, la pandémie du covid-19 a constitué une menace pour la survie des individus et des entreprises, les Gouvernements dans le monde ont alors massivement injecté des fonds dans des économies sous perfusion.
En vertu des orientations royales, le Gouvernement marocain a sollicité la solidarité nationale pour l’aide aux ménages, et le support du tissu bancaire (et de la garantie de l’état) pour permettre aux entreprises de surmonter cette crise, et d’investir en sortie.
Cette manne monétaire internationale, associée à une reprise économique asynchrone, a donné lieu à une séquence inflationniste, entretenue par un conflit militaire en Ukraine et ses incidences sur l’énergie et l’alimentaire et aujourd’hui une crise financière... Le Maroc, pays globalement intégré dans l’économie mondiale, a de surcroit connu une séquence aggravante de sécheresse.
Cette séquence inflationniste, initialement en grande partie importée, poursuit aujourd’hui son envolée au travers un choc de l’offre alimentaire domestique (baisse de la production, augmentation du coût des intrants, etc.).
Pour lutter contre l’inflation, les banques centrales mondiales ont apporté une réponse coordonnée : la banque centrale du Maroc a d’ailleurs relevé le taux directeur plus tard que ses paires à l’international et dans une moindre mesure : 150 points de base sur les 9 derniers mois à 3% (vs. 4.75% aux E.U)... Avec pour prévisions qu’aux Etats-Unis, l’inflation est prévue réduite de moitié en 2023, de 8% en 2022 à 3.9% en 2023, au niveau de la zone Euro de 8.4% en 2022 à 5.3% en 2023… Au Maroc, de 6.6% en 2022 à 5.5% en 2023 selon Bank Al Maghrib.
Ces politiques monétaires restrictives, impulsées par la FED et la BCE, ont un impact certain sur la croissance, et donc sur la création d’emplois… Alors que les E.U partent d’une situation de plein emploi, avec un taux de chômage à 3.5%, la France revendique un taux de chômage de 7% (en amélioration de 3 pts depuis 2016), ces pays disposent donc de « marges de manœuvre » … contrairement à l’économie marocaine, et dans un contexte agricole moyennement favorable - 55 MQ (et hors céréales : restrictions sur eau d’irrigation et cherté des intrants) et une industrie et des services qui devraient pâtir d’une demande internationale en berne pour une croissance prévue à 2.6% selon Bank Al Maghrib.
Il y a au Maroc donc lieu de lutter contre cette forme de stagflation, au travers des mesures de soutenabilité économique et sociale, pour que la maîtrise de l’inflation et l’accélération de la croissance ne soient pas des objectifs contradictoires.