A lire ou à écouter en podcast :
Ssi Mohamed El Ouafa, nous a quitté.
Ce n'était pas mon mentor en politique mais il était pour moi ce qu’on pourrait appeler “un Grand frère" dans cette banlieue de la politique.
Il me manquera, ses engueulades me manquent déjà.
Il avait l’art de te faire parler pour t’envoyer dans les cordes dans les minutes qui suivent.
Je ne m'emmerdais jamais avec lui, toujours dans la provocation pour te pousser dans tes derniers retranchements.
Avec lui, on devait s’accrocher pour débattre et avoir des arguments solides pour ne pas essuyer ses tirades : Tu raconte n’importe quoi !
Il avait l’avantage de l'expérience et le recul d’avoir beaucoup vu et beaucoup entendu.
Il était fin connaisseur du système politique marocain et j'apprenais constamment, lors de nos débats à forte tonalité, le petit truc qui manquait à mon raisonnement.
S’il avait souvent le dernier mot lors de nos dîners familiaux, mondains ou politiques à l’occasion, je restais toujours le gagnant pour avoir appris des choses, des références, des liens entre certains événements que nul part, je n'aurais soupçonné.
Il est né pour faire de la politique, il respirait et transpirait la politique.
Il avait tort d’avoir raison bien avant les autres et en politique cela ne pardonne pas.
Les souvenirs se bousculent devant mes yeux :
Cuba inoubliable où on fut emprisonné quelques heures dans un camp militaire avant d'être expulsé vers le Maroc. J’avais 18 ans, il était déjà là.
Commission de contrôle des listes électorales au ministère de l'Intérieur, il était là et par ses engueulades, en tirades bien marrakchis, j’ai fait mes premières classes en politique politicienne.
À Tunis, Dakar et Marseille, il était encore là et j’ai compris le rôle de la diplomatie partisane.
Bref, il était souvent là pour transmettre à sa façon à ma génération, en une phrase crue, l’essentiel d’une histoire compliquée.
J'espère, avant de terminer ces quelques mots, que Ssi Mohamed a eu le temps d'écrire ses mémoires pour raconter sa part de vérité de tout ce qu’il a traversé et vécu.
Moi, j’ai la chance de l’écouter me raconter beaucoup de choses sur mon père et Ssi Allal El Fassi que je n’aurai jamais pu deviner.
Adieu Camarade, Merci camarade et à bientôt
Adnane Benchakroun
@Abenchakroun
Ce n'était pas mon mentor en politique mais il était pour moi ce qu’on pourrait appeler “un Grand frère" dans cette banlieue de la politique.
Il me manquera, ses engueulades me manquent déjà.
Il avait l’art de te faire parler pour t’envoyer dans les cordes dans les minutes qui suivent.
Je ne m'emmerdais jamais avec lui, toujours dans la provocation pour te pousser dans tes derniers retranchements.
Avec lui, on devait s’accrocher pour débattre et avoir des arguments solides pour ne pas essuyer ses tirades : Tu raconte n’importe quoi !
Il avait l’avantage de l'expérience et le recul d’avoir beaucoup vu et beaucoup entendu.
Il était fin connaisseur du système politique marocain et j'apprenais constamment, lors de nos débats à forte tonalité, le petit truc qui manquait à mon raisonnement.
S’il avait souvent le dernier mot lors de nos dîners familiaux, mondains ou politiques à l’occasion, je restais toujours le gagnant pour avoir appris des choses, des références, des liens entre certains événements que nul part, je n'aurais soupçonné.
Il est né pour faire de la politique, il respirait et transpirait la politique.
Il avait tort d’avoir raison bien avant les autres et en politique cela ne pardonne pas.
Les souvenirs se bousculent devant mes yeux :
Cuba inoubliable où on fut emprisonné quelques heures dans un camp militaire avant d'être expulsé vers le Maroc. J’avais 18 ans, il était déjà là.
Commission de contrôle des listes électorales au ministère de l'Intérieur, il était là et par ses engueulades, en tirades bien marrakchis, j’ai fait mes premières classes en politique politicienne.
À Tunis, Dakar et Marseille, il était encore là et j’ai compris le rôle de la diplomatie partisane.
Bref, il était souvent là pour transmettre à sa façon à ma génération, en une phrase crue, l’essentiel d’une histoire compliquée.
J'espère, avant de terminer ces quelques mots, que Ssi Mohamed a eu le temps d'écrire ses mémoires pour raconter sa part de vérité de tout ce qu’il a traversé et vécu.
Moi, j’ai la chance de l’écouter me raconter beaucoup de choses sur mon père et Ssi Allal El Fassi que je n’aurai jamais pu deviner.
Adieu Camarade, Merci camarade et à bientôt
Adnane Benchakroun
@Abenchakroun