Divorce à l'anglaise
La pandémie et la nouvelle souche du Covid 19 ont certainement pesé lourd dans la balance pour l'issue de ces négociations qui étaient dans l'impasse et ce compromis qui paraissait improbable . L'accord qui comporte 1200 pages a été qualifié d'historique dans un pays en partie re-confiné et dont l'économie , la cinquième au monde, est en berne voire même en récession .
Grand ouf de soulagement dans tous les cas pour la France après l'annonce de l'accord .
En effet , les douze mille entreprises françaises qui ont des intérêts directement avec la grande Bretagne n'auront pas à s'acquitter de taxes supplémentaires .
Quant aux pêcheurs français , ils pourront toujours naviguer dans les eaux britanniques , mais à condition toutefois de céder vingt-cinq pour cent de leurs prises. Ces derniers recevront cependant une aide de trente mille euros de la part du gouvernement français .
Dans son message à ses sujets , à l'occasion de Noël , la Reine d'Angleterre s'est exclamée :" Vous n'êtes pas seuls !"
Sauf qu'avec le pire bilan en Europe , avec plus de 70 milles morts du Covid , les anglais risquent d'être de plus en plus seuls avec l'entrée en vigueur du Brexit . De surcroît pour la Grande Bretagne qui n'a jamais souhaité faire partie de la zone euro et encore moins des accords de Schengen.
L 'Angleterre aux anglais
Les travailleurs européens désirant s'installer en Grande Bretagne devront , en ce qui les concerne , désormais répondre à de nombreux critères , qualifiés par des associations de défense des droits humains de discriminatoires et encourageant le protectionnisme
Quant au programme Erasmus financé par l'UE en faveur des étudiants européens , il n'existe plus et désormais les étudiants devront débourser quelque dix mille euros avant d'espérer s'inscrire à une université dans le Royaume Uni .
Quel avenir pour The City ?
Dans ce divorce à l'anglaise , il n'y aura pas que des gagnants puisque Londres , la City , a beaucoup à perdre et devra , face à un avenir qui s'annonce flou , faire preuve d'innovation et d'imagination.
Effectivement, durant de longues décennies la place de Londres drainait l'essentiel des transactions financières de l'Europe.
Avec le Brexit , Bruxelles entend voir revenir les activités liées à l'euro sur le continent.
Autrement dit le Post -Brexit s'annonce très mouvementé et le libre-échangisme avec libre circulation des marchandises et des capitaux , mais pas forcément celle des personnes , promet des épisodes qui s'annoncent très houleux. Dont en particulier le cas de l' Ecosse qui se cherche un nouveau destin hors de la Grande Bretagne et les deux Irlande qui ont remis sur la table l'éventualité d'une prochaine réunification.
Le long feuilleton de la sortie de la Grande-Bretagne , hormis l'Irlande , de la construction européenne mené initialement et sans succès par Teresa May et puis remis sur les rails par l'actuel premier ministre Boris Johnson promet encore de nouveaux rebondissements .
Outre le prix à payer par les uns et les autres , seul l'avenir nous dira avec l'évolution ou non de la pandémie si le dossier Brexit est arrivé à bon port ? .
Avec le moins de dégâts s'entend !