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PAR TAOUFIQ BOUDCHICHE, ECONOMISTE ET DIPLOMATE
PAR TAOUFIQ BOUDCHICHE
Le vendredi 24 janvier 2025, les invités de l’Académie du Royaume triés sur le volet par Monsieur Abdeljalil Lahjomri, Secrétaire Perpétuel, ont assisté dans une ambiance studieuse à la cérémonie d’inauguration de la chaire géopolitique des cultures et des religions. Parmi eux, le Conseiller de Sa Majesté le Roi, Monsieur Omar Azziman et le Ministre des Habous et des Affaires Islamiques, Monsieur Ahmed Toufiq. La chaire a été confiée au Professeur Faouzi Skalli, anthropologue et éminent représentant de la société civile marocaine en matière de promotion du dialogue des civilisations et des religions.
C’est en effet, sous l’angle du rôle du Maroc dans la promotion des valeurs de coexistence culturelle et religieuse que Faouzi Skalli a présenté sa vision de la mission qui lui est confiée.
Son exposé a évoqué la « résurgence exceptionnelle du religieux dans les relations internationales » qui mobilise une attention croissante de la part des chercheurs et des universitaires dans le domaine des relations internationales. Il a évoqué dés le début de son intervention, l’impact intellectuel et les controverses suscitées par l’article du Professeur Huntington, « The clash of the civilisations », traduit en français par ‘le choc des civilisations’ que les décideurs politiques, médias, intellectuels et extrémistes de tous bords ont rapidement endossé pour justifier les conflits de toute nature même ceux ayant pour origine d’autres motifs tels que les différends sociaux, économiques, territoriaux, idéologiques, etc.
Aujourd’hui, plusieurs facteurs contextuels militent pour un renouvellement de la réflexion dans le domaine de la géopolitique des cultures et des religions. Il y a par exemple, la situation dans la Ville Sainte d’Al Qods, espace sacré de différentes traditions spirituelles, qui s’est transformé en un « foyer sismique » des identités religieuses. Cela nous ramène d’ailleurs à l’actualité tragique et l’extrême violence atteint par certains conflits comme la guerre à Gaza depuis le 7 Octobre qui suscite sidération, révolte, colère et effroi dans la conscience de l’humanité à l’échelle planétaire.
D’autres enjeux interpellent par ailleurs la géopolitique des cultures et des religions. Ont été cités à titre illustratif, l’émergence d’un monde multipolaire et de modèles ‘civilisationnels’ alternatifs au modèle occidental (la modernité ne peut plus être synonyme d’occidentalisation), une mondialisation de plus en plus dérégulée susceptible d’ajouter au chaos, à l’imprévisibilité et à l’incertitude, le changement climatique, les menaces sur les souverainetés énergétiques, alimentaires, hydriques, la fulgurance quasi incontrôlable du développement des technologies numériques et celle de l’intelligence artificielle, etc.
Au regard de ce contexte explosif, le Professeur Skalli, entend convoquer les travaux et recherches effectués par les grands penseurs dans ce domaine et confronter les courants de la pensée religieuse aux enjeux actuels aussi bien dans l’aire arabo islamique sunnisme, chiisme, wahabisme, néo-salafisme, … que dans les autres sphères culturelles et religieuses, christianisme, protestantisme, évangélistes, hindouisme, confucianisme, boudhisme… L’installation de cette chaire permettra selon ses promoteurs de repenser les fondements d’une science sociale riche de plusieurs disciplines et sources d’inspiration en faveur du dialogue des cultures et des civilisations .
De ce point de vue, il y aurait matière à des approches multi-scalaires (plusieurs registres et plusieurs temporalités) et multidimensionnelles (regards croisés) pour saisir la complexité du sujet. Il y a également nécessité d’un travail de recentrage intellectuel pour notamment revisiter les éminents représentants de la pensée arabe et musulmane comme Ibn Khaldûn.
Celui-ci, selon Monsieur Skalli, en étudiant les combinaisons entre sentiment national (esprit de corps ou assabya), état, religion, géographie et société, a posé les prémices d’une géopolitique des cultures et des religions. Max Weber, également cité comme référence, a prolongé ces réflexions par un texte fondateur en 1905 sur l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme.
L’objectif serait de développer un cadre d’analyse structurant d’apaisement des divergences qui impactent l’humanité dans sa globalité, de faire ressortir les convergences possibles (certains auteurs s’y sont attachés comme Emmanuel Todd et Youssef Courbage), de relever et analyser les radicalités émergentes…
Il convient selon le Professeur Skalli de contribuer à reformuler une vision pacifiée de la géopolitique mondiale fondée sur des valeurs culturelles et religieuses constamment renouvelées citant à cet égard le Verset Coranique (49/13) stipulant « Ô Humains, Nous vous avons crées d’un homme et d’une femme et Nous avons fait de vous des tribus et des peuples et des nations afin que vous vous inter-connaissiez les uns les autres ».
C’est en effet, sous l’angle du rôle du Maroc dans la promotion des valeurs de coexistence culturelle et religieuse que Faouzi Skalli a présenté sa vision de la mission qui lui est confiée.
Son exposé a évoqué la « résurgence exceptionnelle du religieux dans les relations internationales » qui mobilise une attention croissante de la part des chercheurs et des universitaires dans le domaine des relations internationales. Il a évoqué dés le début de son intervention, l’impact intellectuel et les controverses suscitées par l’article du Professeur Huntington, « The clash of the civilisations », traduit en français par ‘le choc des civilisations’ que les décideurs politiques, médias, intellectuels et extrémistes de tous bords ont rapidement endossé pour justifier les conflits de toute nature même ceux ayant pour origine d’autres motifs tels que les différends sociaux, économiques, territoriaux, idéologiques, etc.
Aujourd’hui, plusieurs facteurs contextuels militent pour un renouvellement de la réflexion dans le domaine de la géopolitique des cultures et des religions. Il y a par exemple, la situation dans la Ville Sainte d’Al Qods, espace sacré de différentes traditions spirituelles, qui s’est transformé en un « foyer sismique » des identités religieuses. Cela nous ramène d’ailleurs à l’actualité tragique et l’extrême violence atteint par certains conflits comme la guerre à Gaza depuis le 7 Octobre qui suscite sidération, révolte, colère et effroi dans la conscience de l’humanité à l’échelle planétaire.
D’autres enjeux interpellent par ailleurs la géopolitique des cultures et des religions. Ont été cités à titre illustratif, l’émergence d’un monde multipolaire et de modèles ‘civilisationnels’ alternatifs au modèle occidental (la modernité ne peut plus être synonyme d’occidentalisation), une mondialisation de plus en plus dérégulée susceptible d’ajouter au chaos, à l’imprévisibilité et à l’incertitude, le changement climatique, les menaces sur les souverainetés énergétiques, alimentaires, hydriques, la fulgurance quasi incontrôlable du développement des technologies numériques et celle de l’intelligence artificielle, etc.
Au regard de ce contexte explosif, le Professeur Skalli, entend convoquer les travaux et recherches effectués par les grands penseurs dans ce domaine et confronter les courants de la pensée religieuse aux enjeux actuels aussi bien dans l’aire arabo islamique sunnisme, chiisme, wahabisme, néo-salafisme, … que dans les autres sphères culturelles et religieuses, christianisme, protestantisme, évangélistes, hindouisme, confucianisme, boudhisme… L’installation de cette chaire permettra selon ses promoteurs de repenser les fondements d’une science sociale riche de plusieurs disciplines et sources d’inspiration en faveur du dialogue des cultures et des civilisations .
De ce point de vue, il y aurait matière à des approches multi-scalaires (plusieurs registres et plusieurs temporalités) et multidimensionnelles (regards croisés) pour saisir la complexité du sujet. Il y a également nécessité d’un travail de recentrage intellectuel pour notamment revisiter les éminents représentants de la pensée arabe et musulmane comme Ibn Khaldûn.
Celui-ci, selon Monsieur Skalli, en étudiant les combinaisons entre sentiment national (esprit de corps ou assabya), état, religion, géographie et société, a posé les prémices d’une géopolitique des cultures et des religions. Max Weber, également cité comme référence, a prolongé ces réflexions par un texte fondateur en 1905 sur l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme.
L’objectif serait de développer un cadre d’analyse structurant d’apaisement des divergences qui impactent l’humanité dans sa globalité, de faire ressortir les convergences possibles (certains auteurs s’y sont attachés comme Emmanuel Todd et Youssef Courbage), de relever et analyser les radicalités émergentes…
Il convient selon le Professeur Skalli de contribuer à reformuler une vision pacifiée de la géopolitique mondiale fondée sur des valeurs culturelles et religieuses constamment renouvelées citant à cet égard le Verset Coranique (49/13) stipulant « Ô Humains, Nous vous avons crées d’un homme et d’une femme et Nous avons fait de vous des tribus et des peuples et des nations afin que vous vous inter-connaissiez les uns les autres ».
* A ce titre a été soulignée la Vision Royale en faveur d’une telle démarche faisant référence à la Résolution marocaine adoptée par l’Assemblée Générale de l’ONU le 25 juillet 20219 pour « la promotion du dialogue interreligieux et interculturel et la lutte contre les discours de haine ».
A été évoquée également, le Message signé conjointement par Sa Majesté le Roi et Sa Sainteté le Pape intitulé « L’appel d’Al Qods » plaidant pour la préservation de la Ville Sainte comme symbole de coexistence pacifique entre les religions dans un esprit de dialogue et de respect mutuel.
A été évoquée également, le Message signé conjointement par Sa Majesté le Roi et Sa Sainteté le Pape intitulé « L’appel d’Al Qods » plaidant pour la préservation de la Ville Sainte comme symbole de coexistence pacifique entre les religions dans un esprit de dialogue et de respect mutuel.