A quand un Institut supérieur de musique au Maroc ?


Rédigé par Mustapha Bourakkadi le Vendredi 4 Février 2022

Une convention-cadre a été signée entre le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et la Fédération des Industries Culturelles et Créatives, affiliée à la CGEM, avec pour objectif de renforcer la coopération entre le ministère et la Fédération pour le développement du domaine des industries culturelles et créatives.



Cette convention, signée par le ministre Mehdi Bensaid, et la présidente de la FICC, Neila Tazi, vise à renforcer les partenariats entre les secteurs public et privé au service de l’essor culturel du Royaume, du développement du système industriel de la culture et de la professionnalisation des métiers du secteur.

 Elle a également pour objectifs de structurer les cadres juridiques et fiscaux de l’entreprise culturelle, encourager la création d’entreprises culturelles, organiser des réunions de sensibilisation sur l’importance des industries culturelles et créatives, former les professionnels du domaine culturel.

Tout cela semble être de bon augure pour les domaines de la musique, des spectacles vivants, et de l’audiovisuel. Seulement, il se trouve que ces secteurs souffrent de mille maux et ce sur un plan structurel. A titre d’exemple, l’enseignement de la musique au Maroc s’arrête à dix ans de formation. Ce qui équivaut à, tout juste, la réduction de «l’analphabétisme musical».

Le Royaume ne dispose d’ailleurs d’aucune école supérieure de musique ou de danse. Pourtant, le ministère avait lancé le projet d’un institut supérieur en 2004, du temps de Mohamed El Achâari. La bâtisse est là, attenante au Théâtre National Mohamed V et aux locaux du ministère. Prête à l’emploi depuis une dizaine d’années, elle semble être abandonnée à son sort. C’est devenu une sorte de repère pour les vagabonds au lieu de remplir sa fonction de formation approfondie qui est la base sur laquelle on peut construire une structure à même de professionnaliser le secteur.

Est-ce par manque de moyens ? Par manque de personnel qualifié ? Ou encore par manque de vision ? Visiblement, il s’agit bel et bien des trois combinés… Et vraisemblablement, les responsables du secteur ne semblent pas y accorder une quelconque attention ! Et ce ne sont pas les effets d’annonce en grandes pompes qui vont y changer quelque chose. Doit-on rappeler que l’action parle plus haut que les vaines déclarations pompeuses qui ne servent qu’à faire briller des noms au lieu de changer une réalité paradoxale ?

 

 
 




Vendredi 4 Février 2022
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