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Le Collectif de Marocaines Féministes : Une refonte totale de la Moudawana, 19 ans après la dernière réforme en trois grandes mesures :
1) Nous réclamons un Code de la Famille qui interdit et pénalise le mariage des enfants. Qui prend en compte l’intérêt supérieur de l’enfant comme clé de voûte de la légifération et la prise de décisions judiciaires. Des lois qui suppriment les formes désuètes de divorce. Qui prennent en compte et valorisent le travail des femmes au sein du foyer. Qui mettent en place l’autorité parentale conjointe (tutelle, garde et responsabilité conjointe). Qui autorisent les femmes à être témoins. Qui mettent en place l’égalité dans l’héritage. Qui reconnaissent le mariage d’une femme marocaine avec un non-musulman non-converti et enfin, qui interdise la polygamie et qui institue un droit successoral équitable.
2) La création d’un dispositif de protection efficace contre les violences faites aux femmes, et de lutte contre les féminicides, comprenant la légalisation de l’avortement.
3) Une refonte totale du Code Pénal comprenant l’abrogation des dispositions qui pénalisent l’exercice des libertés individuelles et un renforcement de la lutte contre la pédocriminalité.
Que fait le gouvernement !
«Nous nous attelons à mettre en œuvre une politique publique intégrée et complémentaire dans le cadre du Plan gouvernemental de l’égalité, visant à lutter contre toutes les formes de discrimination et violence à l’égard des femmes et garantir leurs droits économiques»
Le CESE a appelé à une révision du Code de la famille en accélérant le lancement d’un débat public « ouvert, pluraliste et responsable »
« Conscient de l’importance de disposer d’un arsenal juridique garantissant la sécurité juridique des citoyens, en particulier des femmes, et leur protection contre toute forme de discrimination ou de violence, le CESE appelle à une révision du Code de la famille en accélérant le lancement d’un débat public ouvert, pluraliste et responsable, et d’une dynamique de réflexion collective fondée sur l’avis d’instances compétentes autour de l’ensemble des questions liées notamment au mariage, au divorce, à la filiation, à la garde des enfants et à la reconnaissance du travail domestique des femmes ».
M. Chami a, par ailleurs, fait savoir que le Maroc a réalisé des progrès importants pour la consolidation de la place de la femme dans la société, à travers une série d’initiatives et de choix, en particulier la promulgation du Code de la famille, la constitutionnalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes, l’adoption du principe de parité, la ratification de plusieurs engagements internationaux dans le domaine des droits de la femme, et la révision de textes législatifs, tels que le Code pénal pour protéger les femmes contre la violence, le harcèlement sexuel et la traite des êtres humains, le Code du travail qui consacre le principe de non-discrimination à l’égard des femmes en matière d’emploi et de salaire et le Code de la nationalité marocaine qui autorise les enfants de mères marocaines à acquérir leur nationalité.
Ces acquis demeurent toutefois insuffisants, un diagnostic partagé tant au niveau de l’État que par la société civile, a-t-il déploré, faisant état de la persistance de certaines formes de discrimination empêchant les femmes de jouir pleinement de leurs droits constitutionnels, tandis que la représentativité politique, économique et sociétale de la femme est en deçà des ambitions affichées.