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2023, un tournant majeur dans l’Histoire (II)


Rédigé par le Mardi 2 Janvier 2024

Comment Israël, crée en 1948, s’est débrouillé pour se mettre dans la pire des situations, en 2023, en cherchant à éliminer les Palestiniens.



Le 7 octobre 2023 aurait pu se limiter à une simple attaque, certes marquante, du Hamas contre les Israéliens, dans l’unique but d’échanger les otages capturés contre des prisonniers palestiniens.

Le gouvernement de Benjamin Netanyahou, infesté de fous furieux de l’extrême droite israélienne, a, toutefois, cherché à profiter de cette occasion pour procéder à un nettoyage ethnique de Gaza, en déplaçant ses habitants vers le Sinaï égyptien, avec la triste ambition d’en faire de même en Cisjordanie, dont les habitants seraient chassés vers la Jordanie.

Israël a été créé, en 1948, par des sionistes laïcs, en application d’une idéologie que n’importe quel juif connaissant correctement sa religion, considère comme une hérésie.

Des conséquences désastreuses d’une hérésie

Le Talmud interdit, en effet, formellement tout retour en masse des juifs en Terre sainte, avant l’avènement du Messie (Mechiakh). Pour rappel, contrairement aux Chrétiens et aux Musulmans, les juifs ne reconnaissent pas Jésus de Nazareth comme étant le Messie.

Cette hérésie juive qu’est le sionisme est fortement inspirée d’une idée diffusée, depuis le Moyen âge, par des kabbalistes et autres messianistes juifs qu’est l’accélération de la venue de leur Messie (Lire les ouvrages du chercheur franco-marocain Youssef Hindi à ce sujet).

Le sionisme dit moderne, tel que promu, à partir du 19ème siècle, par des penseurs juifs d’Europe, dont le fameux Théodore Herzl, ne visait pas plus que la création d’un foyer national juif, pour y sécuriser les juifs européens, objets de persécutions. La dimension religieuse du projet était implicite, mais non prépondérante.

D’autant plus qu’il est difficile d’affirmer que tous les Ashkenazis, en partie des descendants des Khazars judaïsés, et les Séfarades, comptant parmi eux nombre d’Amazighs judaïsés, sont les enfants des Hébreux de l’Antiquité.

L’historien israélien Shlomo Sand est d’ailleurs l’auteur d’un ouvrage fort instructif à ce sujet : « Comment le peuple juif fut inventé ».

Les disciples de Jabotinsky

Le mouvement sioniste était, cependant, dès ses débuts infecté par des idées d’extrême droite, avec Vladimir Jabotinsky comme figure de proue, dont Bension Netanyahou, père de l’actuel premier ministre israélien, était le secrétaire personnel.

C’est ce courant de pensée qui prédomine aujourd’hui, en Israël.

Ainsi, au lieu de se contenter d’un foyer national juif, que les sionistes sont parvenus à créer en 1948, s’appuyant sur la déclaration de Balfour datant de 1917 et chassant des centaines de milliers de Palestiniens de leurs terres, les sionistes se sont mis à rêver d’un Eretz Israël, en se référant à la Bible hébraïque, considéré alors comme un acte de propriété.

Les succès militaires contre les pays arabes de 1948, 1956 et 1967 ont donné l’impression aux Israéliens qu’ils pouvaient tout se permettre.

Lors de la guerre israélo-arabe d’octobre 1973, Israël ne doit sa victoire militaire qu’à un fort soutien américain, mais l’illusion d’être la plus grande puissance militaire du Moyen Orient fut ainsi maintenue.

L’antisémitisme et l’Holocauste comme armes

Les sionistes sont parvenus à entretenir une forte influence politique aux Etats-Unis et dans les pays d’Europe à travers l’accusation d’antisémitisme et en cultivant la mémoire de l’Holocauste, transformés en outils de pression sur les dirigeants desdits pays.

Malheur à quiconque oserait critiquer les comportements criminels d’Israël envers le peuple palestinien, sa carrière en serait détruite et sa réputation ternie à tout jamais.

L’un des meilleurs exemples de cette influence du lobby juif est l’attaque de chasseurs israéliens contre le navire militaire américain d’écoute électronique Uss Liberty, en 1967. 

34 officiers, sous-officiers et marins américains ont été tués, 171 autres ont été blessés, sans qu’Israël n’en subisse la moindre conséquence. Les membres de l’équipage américains ayant survécu à l’attaque aérienne israélienne ont même été sommés de garder le silence à ce sujet. 

Tel-Aviv avait tout fait pour faire assumer la responsabilité de cette flagrante agression à l’armée égyptienne, mais comme le mensonge était vraiment trop gros, Israël fini par présenter de vagues excuses.

Diviser pour régner

Les temps ont, depuis lors, pas mal changé et Israël a cessé d’être la principale puissance militaire au Moyen Orient qu’elle avait longtemps été, auparavant. 

Son invasion manquée du Sud Liban, en 2006, qui a tourné à la déroute face à la résistance du mouvement chiite armé libanais, le Hezbollah, est révélatrice à ce sujet.

Israël s’est retirée de la Bande de Gaza, en 2005, mais l’a maintenue sous blocus terrestre, maritime et aérien depuis lors, la transformant de ce fait en une prison à ciel ouvert. 

En 2006, le Hamas a remporté les élections législatives palestiniennes et pris le contrôle de la Bande de Gaza, après des affrontements armés contre l’Autorité palestinienne, dirigée par le Fatah. La Bande de Gaza et la Cisjordanie sont ainsi soumises, de facto, à deux autorités différentes.

L’armée israélienne a menée des agressions meurtrières répétitives contre la Bande de Gaza, en 2009, 2012, 2014, 2021 et, la dernière en date, toujours en cours, celle de 2023.

Le messianisme juif, fin d’une époque pas celle des temps

On ne peut pas imaginer une action aussi stratégiquement stupide que cette dernière guerre d’Israël contre Gaza. En la matière, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a fait pire que le président ukrainien Volodymyr Zelensky. 

Au moins, ce dernier peut prétendre qu’il a été trompé par ses alliés occidentaux, qui l’ont poussé à martyriser les habitants russes ethniques du Donbass pour provoquer Moscou et l’entraîner dans un conflit.

Ce qui devait être une partie de plaisir pour l’armée israélienne, massacrant les Palestiniens de Gaza pour les pousser à s’enfuir vers le Sinaï égyptien, sous le prétexte de chercher à détruire le mouvement de résistance palestinien Hamas, s’est transformé en un enfer vécu au quotidien par les soldats israéliens.

Les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, que les médias occidentaux évitent soigneusement de diffuser, montrent des soldats israéliens apeurés et désorientés, qui tombent même sous des « feux fratricides ».

On peut se poser la question sur l’usage de chars, particulièrement mal adaptés pour les combats en zones urbaines, qui se font d’ailleurs « allumer » comme des éléphants dans des couloirs par les combattants palestiniens armés de lance-roquettes de fabrication artisanale, les désormais fameux Yassine 105.

Génocide « en live »

Comme il apparaît évident dans les vidéos diffusées par le Hamas, ou l’on voit des combattants palestiniens se rapprocher des chars Merkava et poser, en toute quiétude, des explosifs dessus, les blindés servent surtout aux soldats israéliens à s’y cacher. La médaille de la lâcheté au combat revient, haut la main, aux soldats israéliens.

Il est vrai que la population civile palestinienne de Gaza paye très chèrement le prix de l’agression militaire israélienne. A la date de la rédaction de cet article, plus de 22 mille palestiniens ont été tués par l’armée israélienne, des femmes et des enfants dans leur écrasante majorité.

Tel-Aviv a, cependant, fait un faux calcul en supposant que les civils palestiniens de Gaza allaient se retourner contre les combattants du Hamas pour faire cesser le massacre. 

Les habitants de la Bande de Gaza savent pertinemment qu’ils font l’objet d’une volonté de nettoyage ethnique de la part d’Israël et soutiennent, plus que jamais, tous les mouvements armés de la résistance palestinienne.

En perpétrant un génocide « en live » contre le peuple palestinien, sans parvenir à enregistrer le moindre résultat militaire probant sur le terrain, Israël entraîne avec elle, dans sa totale déchéance morale, ses soutiens inconditionnels occidentaux.

Bravoure vs lâcheté surarmée

Que les dirigeants occidentaux osent encore disserter des droits humains devant ceux du grand Sud et ils se feront, immanquablement, rire au nez. S’il faut accorder à chacun une médaille, les dirigeants occidentaux méritent largement celle de la plus vile hypocrisie.

Quel que soit le résultat final de l’actuelle guerre de Gaza, les combattants de la résistance palestinienne ont forcé l’admiration et le respect de larges pans de l’opinion publique mondiale.

Leur courage au feu, leur totale abnégation et leur ferme détermination à tenir tête, avec des moyens sommaires, face aux agresseurs israéliens, surarmés et largement soutenus militairement et politiquement par l’Occident collectif, ne manquera pas de donner l’exemple aux peuples du grand Sud, plus que las et écœurés par l’influence néfaste de l’Occident et de ses laquais sur les destins de leurs nations.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mardi 2 Janvier 2024

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