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Par Aziz Boucetta
Signe des temps, ce n’était ni l’affluence de la décennie glorieuse 2010 ni l’opulence du RNI d’aujourd’hui. Mais le message est clair…
… et, globalement, ce message est : « Nous avons fait notre temps, mais nous y avons réalisé ce qui était possible, et personne n’a le droit de dire que nous avons retardé ce pays dix années durant ». Message délivré par Ssi Benkirane à M. Akhannouch qui, avec les siens, ne cessent de marteler cette idée de retard.
Qu’a donc fait le PJD de 2011 à 2021 ? Introduire une réforme des retraites, dégraisser significativement la caisse de compensation, procéder à une refonte de l’ONEE, lancer la régionalisation dite avancée, entre autres mesures économiques ou sociales, ou les deux, généralement difficiles. Le RNI persiste néanmoins à dire que la décennie écoulée fut celle de tous les retards et Abdelilah Benkirane insiste pour rappeler ce que les deux gouvernements PJD ont réalisé, sachant accompagner politiquement leurs mesures impopulaires.
Mais l’ancien et l’actuel chef de gouvernement ne s’aiment clairement pas, M. Benkirane reprochant à M. Akhannouch le fameux blocage qui devait lui coûter sa fonction de chef de gouvernement et M. Akhannouch ne pardonnant pas à M. Benkirane d’avoir réussi à anéantir sa réputation au sein de l’opinion publique. Et les entourages des deux dirigeants s’évertuent à relayer ces attaques.
Mais, aussi bien M. Benkirane que M. Akhannouch ont raison, le premier en reprochant au second son indigence politique et le second en accusant le premier et son parti d’avoir retardé le Maroc. En quoi le PJD a-t-il retardé le Maroc, alors même que c’est sous son mandat que de grandes réformes furent adoptées ?
Sur le plan sociétal, et en particulier celui de la présence des femmes dans l’espace public. En effet, le taux d’activité des femmes est passé de 25,9% en 2010 à 19,9% en 2020, réduisant singulièrement la croissance du PIB par habitant. Dix années de gouvernements PJD et toujours pas d’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination (APALD), en éternel processus de création, malgré l’article 19 de la constitution (elle n’est d’ailleurs toujours pas une priorité pour la majorité actuelle).
Six années après les instructions royales sur l’assouplissement des conditions de l’avortement, l’hécatombe continue et rien n’a été fait sur l’année et demie restante de M. Benkirane et rien avec M. Elotmani. Il aura fallu deux lustres PJD pour que les femmes marocaines en soient réduites à ce statut, de lustre…
Sur le plan politique, le PJD au gouvernement, à défaut de tenir le gouvernail, n’a pas fait grand-chose pour s’insérer dans le tissu social. En dehors de la réelle bonhomie d’Abdelilah Benkirane et de la sincère proximité de Saadeddine Elotmani, les cadres PJD sont demeurés en circuit fermé, ne se mélangeant pas à la société civile, concentrant tous leurs efforts sur leur électorat et leur clientèle. Tantôt arrogants, souvent suffisants, toujours distants, volontiers condescendants, peu confiants mais très, trop méfiants, ils en ont payé le prix après 10 ans de gouvernement, car ils n’ont pas pris la mesure de l’évolution démographique et de l’agacement des électeurs à leur égard.
Mais, pour autant, le RNI est-il en droit de les accuser d’avoir fait reculer le pays ? Assurément non, ne serait-ce que pour la bonne raison que depuis 2013, la douce colombe a appartenu à tous les gouvernements, avec des départements de plus en plus importants, cruciaux même. Abdelilah Benkirane a raison de dire, en plus, lors de sa conférence de presse qu’ « au Maroc, le gouvernement dirige le pays sous la supervision du Roi et que M. Akhannouch, en nous accusant d’avoir fait reculer le pays, montre qu’il a de très mauvais communicants et d’encore plus mauvais conseillers au sein de son parti ».
Au final, avec l’Istiqlal qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut, le PAM qui sombre, le PJD de plus en plus ombrageux et la colombe qui bat de l’aile malgré l’apparat et les apparences, c’est la politique au Maroc qui souffre… au moment même où le Maroc, confronté à l’évolution démographique interne et aux mutations géopolitiques externes, en a le plus besoin.
… et, globalement, ce message est : « Nous avons fait notre temps, mais nous y avons réalisé ce qui était possible, et personne n’a le droit de dire que nous avons retardé ce pays dix années durant ». Message délivré par Ssi Benkirane à M. Akhannouch qui, avec les siens, ne cessent de marteler cette idée de retard.
Qu’a donc fait le PJD de 2011 à 2021 ? Introduire une réforme des retraites, dégraisser significativement la caisse de compensation, procéder à une refonte de l’ONEE, lancer la régionalisation dite avancée, entre autres mesures économiques ou sociales, ou les deux, généralement difficiles. Le RNI persiste néanmoins à dire que la décennie écoulée fut celle de tous les retards et Abdelilah Benkirane insiste pour rappeler ce que les deux gouvernements PJD ont réalisé, sachant accompagner politiquement leurs mesures impopulaires.
Mais l’ancien et l’actuel chef de gouvernement ne s’aiment clairement pas, M. Benkirane reprochant à M. Akhannouch le fameux blocage qui devait lui coûter sa fonction de chef de gouvernement et M. Akhannouch ne pardonnant pas à M. Benkirane d’avoir réussi à anéantir sa réputation au sein de l’opinion publique. Et les entourages des deux dirigeants s’évertuent à relayer ces attaques.
Mais, aussi bien M. Benkirane que M. Akhannouch ont raison, le premier en reprochant au second son indigence politique et le second en accusant le premier et son parti d’avoir retardé le Maroc. En quoi le PJD a-t-il retardé le Maroc, alors même que c’est sous son mandat que de grandes réformes furent adoptées ?
Sur le plan sociétal, et en particulier celui de la présence des femmes dans l’espace public. En effet, le taux d’activité des femmes est passé de 25,9% en 2010 à 19,9% en 2020, réduisant singulièrement la croissance du PIB par habitant. Dix années de gouvernements PJD et toujours pas d’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination (APALD), en éternel processus de création, malgré l’article 19 de la constitution (elle n’est d’ailleurs toujours pas une priorité pour la majorité actuelle).
Six années après les instructions royales sur l’assouplissement des conditions de l’avortement, l’hécatombe continue et rien n’a été fait sur l’année et demie restante de M. Benkirane et rien avec M. Elotmani. Il aura fallu deux lustres PJD pour que les femmes marocaines en soient réduites à ce statut, de lustre…
Sur le plan politique, le PJD au gouvernement, à défaut de tenir le gouvernail, n’a pas fait grand-chose pour s’insérer dans le tissu social. En dehors de la réelle bonhomie d’Abdelilah Benkirane et de la sincère proximité de Saadeddine Elotmani, les cadres PJD sont demeurés en circuit fermé, ne se mélangeant pas à la société civile, concentrant tous leurs efforts sur leur électorat et leur clientèle. Tantôt arrogants, souvent suffisants, toujours distants, volontiers condescendants, peu confiants mais très, trop méfiants, ils en ont payé le prix après 10 ans de gouvernement, car ils n’ont pas pris la mesure de l’évolution démographique et de l’agacement des électeurs à leur égard.
Mais, pour autant, le RNI est-il en droit de les accuser d’avoir fait reculer le pays ? Assurément non, ne serait-ce que pour la bonne raison que depuis 2013, la douce colombe a appartenu à tous les gouvernements, avec des départements de plus en plus importants, cruciaux même. Abdelilah Benkirane a raison de dire, en plus, lors de sa conférence de presse qu’ « au Maroc, le gouvernement dirige le pays sous la supervision du Roi et que M. Akhannouch, en nous accusant d’avoir fait reculer le pays, montre qu’il a de très mauvais communicants et d’encore plus mauvais conseillers au sein de son parti ».
Au final, avec l’Istiqlal qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il fut, le PAM qui sombre, le PJD de plus en plus ombrageux et la colombe qui bat de l’aile malgré l’apparat et les apparences, c’est la politique au Maroc qui souffre… au moment même où le Maroc, confronté à l’évolution démographique interne et aux mutations géopolitiques externes, en a le plus besoin.
Rédigé par Aziz Boucetta sur Panorapost