C’est fou ce que la diplomatie américaine adore rejouer les mêmes scènes avec des acteurs différents.
Voici donc venir Massad Boulos, fin connaisseur du monde arabe (et accessoirement parfait arabophone), qui entame une tournée « pacificatrice » entre Rabat et Alger. Objectif affiché : dépoussiérer un différend qui traîne depuis… un demi-siècle. Rien que ça. On nous promet une relance du dialogue, une vision stratégique, un souffle nouveau. Sauf que cette bande-annonce, on l’a déjà vue — plusieurs fois.
Ce qui change, cette fois-ci, c’est l’emballage. Boulos brandit la carte Trump comme une garantie solide, rappelant que la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara reste « valable » (comme un bon de réduction sans date de péremption). Du coup, on joue la carte de la continuité, comme si la Maison-Blanche n’avait pas changé de locataire entre-temps. Et puis, on parle de “normalisation” comme on parlerait de redémarrer un vieux moteur diesel sans huile.
Mais soyons honnêtes : peut-on vraiment croire qu’Alger va s’asseoir à une table juste parce qu’un conseiller libano-américain s’est exprimé en arabe sur une chaîne satellitaire ? Les Algériens ont beau aimer les belles paroles, ils ont une mauvaise mémoire géopolitique. Quant aux Marocains, ils écoutent poliment, sérients et droit dans leurs bottes.
Derrière l’enthousiasme affiché, un certain malaise persiste. Washington, dans son rôle de marieur géopolitique, semble vouloir rapprocher deux voisins qui s’évitent soigneusement depuis des années. On connaît la chanson : "on va parler", "on va avancer", "on va stabiliser". Mais tant que les lignes rouges ne bougent pas, on joue surtout à la diplomatie du sable : ça coule entre les doigts, même si on serre fort.
Ce qui change, cette fois-ci, c’est l’emballage. Boulos brandit la carte Trump comme une garantie solide, rappelant que la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara reste « valable » (comme un bon de réduction sans date de péremption). Du coup, on joue la carte de la continuité, comme si la Maison-Blanche n’avait pas changé de locataire entre-temps. Et puis, on parle de “normalisation” comme on parlerait de redémarrer un vieux moteur diesel sans huile.
Mais soyons honnêtes : peut-on vraiment croire qu’Alger va s’asseoir à une table juste parce qu’un conseiller libano-américain s’est exprimé en arabe sur une chaîne satellitaire ? Les Algériens ont beau aimer les belles paroles, ils ont une mauvaise mémoire géopolitique. Quant aux Marocains, ils écoutent poliment, sérients et droit dans leurs bottes.
Derrière l’enthousiasme affiché, un certain malaise persiste. Washington, dans son rôle de marieur géopolitique, semble vouloir rapprocher deux voisins qui s’évitent soigneusement depuis des années. On connaît la chanson : "on va parler", "on va avancer", "on va stabiliser". Mais tant que les lignes rouges ne bougent pas, on joue surtout à la diplomatie du sable : ça coule entre les doigts, même si on serre fort.
En définitive, le Maghreb n’a jamais manqué d’intermédiaires ni de bonnes intentions diplomatiques, mais ....
De l’Union africaine aux Nations unies, en passant par les capitales européennes et les pétromonarchies du Golfe, chacun y est allé de sa médiation – souvent avec tambours et micros, mais rarement avec résultats. Pourtant, le vrai verrou reste du côté d’Alger, où la junte militaire au pouvoir persiste à considérer le Sahara non comme un dossier régional, mais comme une affaire d’honneur idéologique.
Cela dit, il ne faut jamais sous-estimer les caprices de l’Histoire. Elle nous a déjà surpris par des détentes imprévues, des gestes inattendus, des accidents heureux – et qui sait, peut-être qu’un jour, entre deux postures figées, surgira un frémissement sincère de paix.
Cela dit, il ne faut jamais sous-estimer les caprices de l’Histoire. Elle nous a déjà surpris par des détentes imprévues, des gestes inattendus, des accidents heureux – et qui sait, peut-être qu’un jour, entre deux postures figées, surgira un frémissement sincère de paix.