Ces vidéos, basées sur les prédictions de Frank Hoogerbeets, un prédicteur controversé, montrent un retrait apparent du niveau de la mer sur certaines plages, semblable à un phénomène observé lors du tsunami de Java. Pourtant, les prédictions de Hoogerbeets, centrées sur un séisme de magnitude 5,2 en Crète le 21 juillet 2024, ne visaient pas le Maroc mais l'Égypte, et n'ont causé aucun dégât significatif. Cette rumeur, amplifiée par les réseaux sociaux, a déclenché une peur irrationnelle, notamment en Égypte, en Libye, au Liban, en Syrie et en Palestine.

Les images circulant prétendent montrer un recul significatif de la mer, mais une analyse minutieuse révèle qu'elles proviennent principalement de pays situés sur la Méditerranée orientale. En réalité, les vidéos tournées au Maroc, notamment à Oualidia, Asilah et Saidia, montrent un phénomène naturel courant : la marée basse. Il est essentiel de souligner que ces marées basses ne présentent aucune anomalie par rapport aux variations normales du niveau de la mer, ni en comparaison avec d'autres régions de la Méditerranée orientale.

La diffusion de ces images a alimenté les craintes d'un tsunami, particulièrement à Alexandrie, en Égypte. Cependant, il est important de comprendre que les tsunamis sont généralement causés par des séismes sous-marins de très forte magnitude, généralement supérieurs à 7 sur l'échelle de Richter, ce qui n'était pas le cas ici. Le séisme en Crète, avec une magnitude de 5,2, était bien en deçà de cette échelle et ne pouvait pas provoquer de tels déplacements des fonds marins.

En revanche, le phénomène observé pourrait être lié à des marées basses intensifiées, exacerbées par des conditions météorologiques particulières telles que des anticyclones et des pressions atmosphériques élevées. Le réchauffement climatique, en provoquant des sécheresses accrues, réduit également les apports d'eau douce en Méditerranée, une mer semi-fermée, dépendant en grande partie du flux à travers le détroit de Gibraltar. Les données marégraphiques confirment qu'il n'y a pas eu de baisse significative du niveau de la mer au Maroc, y compris à El Jadida.

Les vidéos alarmantes circulant sur les réseaux sociaux semblent exagérer le risque de tsunami au Maroc. Ces vidéos, basées sur des prédictions douteuses et souvent mal interprétées, ont semé la panique parmi la population. Il est préoccupant de constater à quel point des informations non vérifiées peuvent se propager rapidement et causer une peur généralisée.

Les images présentées comme preuves d'un recul inquiétant du littoral marocain ne sont, en réalité, que des marées basses, un phénomène naturel et bien compris. Cette situation souligne l'importance de la vérification des sources et de l'analyse critique des informations, en particulier dans un contexte où les réseaux sociaux jouent un rôle prédominant dans la diffusion des nouvelles.

Le manque de rigueur dans le traitement de ces informations peut avoir des conséquences négatives, notamment en termes de panique inutile et de désinformation. Il est crucial que les médias et les autorités interviennent pour clarifier les faits et apaiser les craintes infondées.

Bien que les rumeurs de tsunami aient suscité une inquiétude compréhensible, il est important de contextualiser les faits.

Les variations du niveau de la mer observées sur les côtes marocaines sont un phénomène naturel bien documenté, lié aux cycles lunisolaires et aux marées. La période actuelle, correspondant à une phase de mortes-eaux, est caractérisée par des marées de faible amplitude, un phénomène accentué par des conditions météorologiques particulières comme les anticyclones.

Les vidéos montrant un recul de la mer ne doivent pas être interprétées comme un signe précurseur de catastrophe imminente, mais plutôt comme un rappel de la complexité des phénomènes naturels. La science météorologique et océanographique offre des outils précieux pour comprendre ces variations, et il est essentiel de se fier à des sources fiables et à des experts pour obtenir des informations précises.

L'approche rationnelle et informée permet de distinguer les faits de la fiction, et de naviguer avec discernement dans un environnement médiatique parfois saturé d'informations contradictoires.