Le Projet de Loi de Finances (PLF) 2025 marque un tournant décisif dans la gestion des finances publiques marocaines, avec des recettes totales (hors produits des emprunts) qui atteignent 368,8 milliards de dirhams (MMDH). Cette performance impressionnante représente une hausse de 18,47 % par rapport à 2024, ce qui témoigne de l’efficacité des réformes fiscales en cours, malgré un contexte économique national et international complexe.

L’analyse des principales catégories de recettes fiscales montre que presque tous les impôts et taxes enregistrent des hausses à deux chiffres, confirmant la résilience de l’économie marocaine et l’efficacité des mécanismes de recouvrement.

Impôt sur le Revenu (IR) : +15,37 %

Les recettes de l’impôt sur le revenu (IR) devraient atteindre 61 MMDH en 2025, contre 52,8 MMDH en 2024, soit une augmentation de 15,37 %. Cette progression s'explique par l’amélioration de la masse salariale et des revenus des contribuables, malgré un réaménagement du barème proposé dans le PLF, avec une baisse du taux marginal pour certains contribuables. Ce phénomène prouve que les réformes fiscales visant à alléger le fardeau fiscal n’ont pas affecté la capacité de l’État à mobiliser des recettes importantes.

Impôt sur les Sociétés (IS) : +21,4 %

L’IS s’annonce également en forte progression, passant de 61 MMDH en 2024 à 74,1 MMDH en 2025, soit une hausse de 21,4 %. Ce résultat est le fruit d'une croissance soutenue des bénéfices réalisés par les entreprises, notamment dans les secteurs clés tels que l’industrie, les services et l’export. Cette performance témoigne d’une dynamique économique solide et d’une meilleure adhésion des entreprises aux réformes fiscales.

TVA à l’Intérieur : +19,88 %

Les recettes issues de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) appliquée à l’intérieur du pays sont estimées à 44,9 MMDH en 2025, contre 37,4 MMDH l’année précédente, soit une augmentation de 19,88 %. Cette progression s’explique par une consommation intérieure en hausse, soutenue par la reprise de plusieurs secteurs d’activité, notamment le commerce et le tourisme.

TVA Collectée par la Douane : +11,39 %

La TVA collectée par la douane connaîtra également une augmentation de 11,39 %, passant de 57,5 MMDH en 2024 à 64 MMDH en 2025. Ce chiffre reflète une hausse des importations, notamment des biens de consommation et des matières premières, témoignant de la vigueur du commerce international dans lequel le Maroc s’inscrit activement.

Taxes Intérieures de Consommation (TIC)

Les recettes issues des Taxes Intérieures de Consommation (TIC) sur les produits énergétiques et les tabacs connaissent également une progression notable. La TIC sur les produits énergétiques augmente de 16,87 % pour atteindre 19,5 MMDH en 2025 contre 16,7 MMDH en 2024. Cette hausse est principalement due à l’augmentation des prix des carburants et à une consommation énergétique croissante.

Quant à la TIC sur les tabacs, elle connaît une augmentation plus modérée de 9,6 %, atteignant 13,7 MMDH en 2025 contre 12,5 MMDH en 2024. Cette hausse, bien que moins marquée que d’autres catégories, reste significative et reflète une consommation relativement stable des produits soumis à cette taxe.

Droits de Douane : +35,7 %

Enfin, les droits de douane affichent la plus forte augmentation, avec une hausse de 35,7 % pour atteindre 21 MMDH en 2025. Cette performance est le résultat d'une augmentation des importations et de la mise en place de mesures protectionnistes favorisant les produits locaux, tout en captant des recettes plus élevées sur les biens importés.

Le PLF 2025 démontre une nette amélioration des recettes fiscales, fruit de la bonne gestion économique et de l’efficacité des réformes. La hausse généralisée des impôts et taxes, malgré certains réaménagements favorables aux contribuables, permet au gouvernement de renforcer ses capacités budgétaires tout en soutenant les secteurs essentiels pour la croissance du pays. Avec une hausse des recettes à deux chiffres dans la plupart des catégories, le Maroc affiche une santé économique prometteuse pour les années à venir, tout en s’assurant une meilleure soutenabilité des finances publiques.