Les discussions autour du projet de loi de finances 2025 révèlent une constante dans les demandes des patrons marocains : une réduction des impôts et des taxes, un plaidoyer qui ne semble pas faiblir. La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) continue d’insister sur des mesures visant à alléger le poids fiscal sur les entreprises, tout en soutenant une série de réformes stratégiques dans divers secteurs. Mais cette quête incessante de baisse d’impôts est-elle véritablement bénéfique pour l’économie marocaine, ou expose-t-elle à des risques de déséquilibre fiscal ?
La principale demande de la CGEM concerne la réduction progressive de l’impôt sur le revenu (IR), avec un objectif clair : atteindre un taux marginal de 35 % d’ici 2027. La question qui se pose alors est celle de la répartition des bénéfices d’une telle réforme. Si les grandes entreprises semblent bénéficier directement de ces réductions, qu’en est-il des PME, qui constituent pourtant une part importante du tissu économique marocain ? Cette baisse de l’IR serait-elle véritablement inclusive, ou risquerait-elle d'accentuer les écarts économiques ?
En parallèle, la CGEM propose d’étendre le plafond d’exonération des indemnités de licenciement à 2 millions de dirhams pour les employés de plus de 50 ans. Cette mesure vise à offrir une protection sociale accrue aux travailleurs, tout en rendant les entreprises plus compétitives sur le marché du travail.
Cependant, la question des inégalités subsiste : cette exonération ne bénéficierait-elle qu’à une frange minoritaire de travailleurs, ceux déjà bien rémunérés, au détriment de la majorité ?
L'une des propositions les plus intéressantes de la CGEM concerne l’introduction d’une taxe écologique fondée sur le principe du "pollueur-payeur". À première vue, cette mesure semble répondre aux préoccupations environnementales croissantes. Toutefois, la mise en œuvre d’une telle taxe, limitée à cinq secteurs pour une phase de test, peut paraître insuffisante face aux enjeux climatiques. De plus, remplacer cette taxe par des prélèvements existants comme la taxe intérieure de consommation (TIC) pourrait diluer son impact réel, réduisant ainsi la portée de cette soi-disant « fiscalité verte ».
Au-delà de cette taxation, la CGEM propose à long terme un système d’échange de quotas d’émissions (SEQE), une initiative ambitieuse sur le papier, mais qui nécessite une régulation stricte pour éviter tout effet pervers. Serions-nous en train de créer un marché de l’environnement, où polluer devient une question de moyens financiers plutôt que de conscience écologique ?
Les propositions de la CGEM ne s’arrêtent pas à la fiscalité générale. Elles touchent également à la simplification du paiement de l’impôt sur les sociétés (IS), à la révision de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ou encore à la révision des droits de douane dans certains secteurs stratégiques. Ces mesures visent à améliorer la compétitivité des entreprises marocaines, mais leur portée reste incertaine. L’exemple de la réduction des droits de douane sur les batteries de stockage d’électricité, de 40 % à 2,5 %, semble bénéfique pour la transition énergétique. Toutefois, la capacité des entreprises locales à tirer pleinement parti de ces baisses tarifaires reste sujette à caution.
Dans le secteur agroalimentaire, la CGEM propose de réduire la TVA sur les produits de l’agro-industrie, une mesure qui pourrait stimuler la demande locale. Néanmoins, il est légitime de se demander si cette réduction profitera réellement aux consommateurs ou si elle se traduira simplement par des marges supplémentaires pour les entreprises. La suppression de la TVA sur les commissions des intermédiaires dans le secteur des assurances pourrait également favoriser ce secteur, mais sans impact direct sur les assurés.
Réduire les taxes à tout prix : au risque de déséquilibrer les finances publiques ?
Si les propositions de la CGEM cherchent avant tout à rendre l’économie marocaine plus compétitive, il convient de s’interroger sur les répercussions à long terme d’une telle politique fiscale. En effet, la réduction des recettes fiscales pourrait fragiliser les finances publiques, dans un contexte où l’État doit également faire face à des dépenses croissantes pour financer des infrastructures et des services publics.
Le dilemme est donc clair : comment concilier compétitivité des entreprises et équilibre budgétaire ?
Finalement, derrière ces revendications récurrentes pour « toujours moins d’impôts », ne se cache-t-il pas un risque de désengagement progressif de l’État dans des secteurs clés de l’économie et du social ? Il est essentiel de s’interroger sur les priorités à long terme pour le développement économique du pays, afin de ne pas sacrifier l’équité fiscale au profit d’intérêts à court terme.
La principale demande de la CGEM concerne la réduction progressive de l’impôt sur le revenu (IR), avec un objectif clair : atteindre un taux marginal de 35 % d’ici 2027. La question qui se pose alors est celle de la répartition des bénéfices d’une telle réforme. Si les grandes entreprises semblent bénéficier directement de ces réductions, qu’en est-il des PME, qui constituent pourtant une part importante du tissu économique marocain ? Cette baisse de l’IR serait-elle véritablement inclusive, ou risquerait-elle d'accentuer les écarts économiques ?
En parallèle, la CGEM propose d’étendre le plafond d’exonération des indemnités de licenciement à 2 millions de dirhams pour les employés de plus de 50 ans. Cette mesure vise à offrir une protection sociale accrue aux travailleurs, tout en rendant les entreprises plus compétitives sur le marché du travail.
Cependant, la question des inégalités subsiste : cette exonération ne bénéficierait-elle qu’à une frange minoritaire de travailleurs, ceux déjà bien rémunérés, au détriment de la majorité ?
L'une des propositions les plus intéressantes de la CGEM concerne l’introduction d’une taxe écologique fondée sur le principe du "pollueur-payeur". À première vue, cette mesure semble répondre aux préoccupations environnementales croissantes. Toutefois, la mise en œuvre d’une telle taxe, limitée à cinq secteurs pour une phase de test, peut paraître insuffisante face aux enjeux climatiques. De plus, remplacer cette taxe par des prélèvements existants comme la taxe intérieure de consommation (TIC) pourrait diluer son impact réel, réduisant ainsi la portée de cette soi-disant « fiscalité verte ».
Au-delà de cette taxation, la CGEM propose à long terme un système d’échange de quotas d’émissions (SEQE), une initiative ambitieuse sur le papier, mais qui nécessite une régulation stricte pour éviter tout effet pervers. Serions-nous en train de créer un marché de l’environnement, où polluer devient une question de moyens financiers plutôt que de conscience écologique ?
Les propositions de la CGEM ne s’arrêtent pas à la fiscalité générale. Elles touchent également à la simplification du paiement de l’impôt sur les sociétés (IS), à la révision de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ou encore à la révision des droits de douane dans certains secteurs stratégiques. Ces mesures visent à améliorer la compétitivité des entreprises marocaines, mais leur portée reste incertaine. L’exemple de la réduction des droits de douane sur les batteries de stockage d’électricité, de 40 % à 2,5 %, semble bénéfique pour la transition énergétique. Toutefois, la capacité des entreprises locales à tirer pleinement parti de ces baisses tarifaires reste sujette à caution.
Dans le secteur agroalimentaire, la CGEM propose de réduire la TVA sur les produits de l’agro-industrie, une mesure qui pourrait stimuler la demande locale. Néanmoins, il est légitime de se demander si cette réduction profitera réellement aux consommateurs ou si elle se traduira simplement par des marges supplémentaires pour les entreprises. La suppression de la TVA sur les commissions des intermédiaires dans le secteur des assurances pourrait également favoriser ce secteur, mais sans impact direct sur les assurés.
Réduire les taxes à tout prix : au risque de déséquilibrer les finances publiques ?
Si les propositions de la CGEM cherchent avant tout à rendre l’économie marocaine plus compétitive, il convient de s’interroger sur les répercussions à long terme d’une telle politique fiscale. En effet, la réduction des recettes fiscales pourrait fragiliser les finances publiques, dans un contexte où l’État doit également faire face à des dépenses croissantes pour financer des infrastructures et des services publics.
Le dilemme est donc clair : comment concilier compétitivité des entreprises et équilibre budgétaire ?
Finalement, derrière ces revendications récurrentes pour « toujours moins d’impôts », ne se cache-t-il pas un risque de désengagement progressif de l’État dans des secteurs clés de l’économie et du social ? Il est essentiel de s’interroger sur les priorités à long terme pour le développement économique du pays, afin de ne pas sacrifier l’équité fiscale au profit d’intérêts à court terme.