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JO 2024 à Paris : liberté à la française et interdiction du voile suscitent la controverse


Rédigé par le Lundi 29 Juillet 2024

Ce jour-là en France, on a célébré l’inclusion, la sororité, la diversité et l’égalité en mettant à l’honneur les minorités de la communauté LGBTQ+. Cependant, on n’a pas tenu compte de la grande incohérence qui consiste à interdire à Sounkamba Sylla, membre de l’équipe de France d’athlétisme, française et musulmane (l'Islam étant la deuxième religion de France), de porter un voile lors de la cérémonie d’ouverture.



Vendredi soir, presque tout le monde avait les yeux rivés sur son écran de télévision pour suivre en direct, ou en léger différé, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques 2024 à Paris.

Ce spectacle époustouflant de 3h45 minutes a magnifié Paris comme l’une des plus belles villes du monde. La Seine, le Grand Palais, la Conciergerie, l’Académie française, la Tour Eiffel… tous ces monuments emblématiques de la capitale étaient les stars de cette cérémonie impressionnante.

Nous ne pouvons qu'applaudir ce grandiose spectacle, qui s’est déroulé pour la première fois dans plusieurs sites de la ville, au lieu d'un stade unique. La magie était omniprésente dans la Ville Lumière ce soir-là.

Cependant, cette cérémonie d’ouverture, qui aurait pu se limiter à son rôle de vitrine culturelle avec musique, chants, danses et feux d’artifice, a pris un tournant inattendu en abordant des thèmes controversés, flirtant parfois avec le wokisme et un double discours dérangeant.

L’une des valeurs mises en avant par la direction artistique de l’évènement était la sororité. Des figures féminines françaises importantes ont été célébrées, comme Olympe de Gouges, rédactrice de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne en 1791, Simone Veil, une figure de la droite républicaine qui a fait adopter la loi dépénalisant l'IVG, et l’avocate Gisèle Halimi, qui a contribué à la loi Veil sur l’IVG en 1975. À travers ces dix figures féminines, la France a affirmé ses valeurs, ce qui est à saluer.

Mais cette célébration de la sororité a rapidement été oubliée avec la mise en scène du tableau "Liberté" où une Marie-Antoinette décapitée est apparue à une fenêtre de la Conciergerie, tenant sa tête décapitée et chantant un chant révolutionnaire. Ce tableau sanglant, sur fond de musique hard rock, a choqué certains pour son mauvais goût et son insulte à l'histoire de France, tandis que d’autres l'ont vu comme un génie créatif. Les critiques n'ont pas manqué, soulignant l'incohérence de célébrer la peine de mort alors qu'elle est abolie en France.

Ce qui a particulièrement choqué et divisé la France, c'est la représentation de l'inclusion et de l'égalité. Des valeurs importantes, certes, mais leur mise en scène était controversée. Pour promouvoir l’inclusion, le comité artistique a revisité la Cène de Léonard de Vinci, remplaçant Jésus et ses apôtres par des Drag Queens. Cette scène a scandalisé de nombreux chrétiens et a été perçue comme une provocation, surtout avec la présence de Dionysos, dieu du vin et de la débauche, incarné par le chanteur Philippe Katerine.

Un défilé de mode mettant en avant les stars de Drag Race France a suivi, représentant Paris comme capitale de la mode inclusive. La séquence la plus controversée fut l'apparition de Piche, la femme à barbe, qui a divisé les spectateurs.

Enfin, une séquence filmée mettant en scène un trouple dans un escalier d’immeuble a également choqué, enterrant les valeurs familiales traditionnelles. Cette scène visait à montrer l’esprit libertin de la société française, mais a été perçue comme une provocation gratuite.

Thomas Jolly, le directeur artistique de la cérémonie, a expliqué vouloir défier les clichés et intégrer tout le monde, mais cette vision a été critiquée pour son parti pris et sa perception limitée de l'inclusion.

En effet, en France ce jour-là, on a défendu l’inclusion, la sororité, la diversité et l’égalité, mais souvent au détriment d'autres valeurs. Un autre directeur artistique aurait peut-être relevé l’incohérence de l’interdiction faite à Sounkamba Sylla, athlète française et musulmane, de porter un voile lors de la cérémonie. Elle a dû porter une casquette pour représenter son pays, ce qui met en lumière les contradictions de l'exception française en matière de laïcité.





Salma Labtar
Journaliste sportive et militante féministe, lauréate de l'ISIC En savoir plus sur cet auteur
Lundi 29 Juillet 2024

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