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Gaza détruite, Gaza imprenable


Rédigé par le Mardi 24 Octobre 2023



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Les Gazaouis ont reçu l’équivalent du quart d’une bombe nucléaire sur la tête. Leur prison à ciel ouvert a été transformée en un tas de décombres jonché de cadavres. Pourtant les Israéliens hésitent encore à y mettre les pieds.

Ce n’était pas très intelligent de la part de Netanyahou et de sa bande de sionistes religieux enragés de promettre aux Israéliens d’envahir la bande de Gaza et d’éliminer définitivement le Hamas de la carte, pour venger l’attaque-surprise du 7 octobre.

De toute évidence, Netanyahou & Co sont trop stupides pour en être capable, sinon, ils n’auraient pas transformé Gaza en champ de ruines. Il n’est même pas besoin d’avoir fait une école d’état-major pour savoir que les ruines sont plus propices au combat urbain que des bâtisses encore intactes.

Le Hamas compte, selon les différentes estimations, entre 20.000 et 40.000 combattants, bien enterrés dans le labyrinthe souterrain de tunnels qu’ils ont mis des années à creuser et aménager. A l’heure « H », ils vont surgir de leurs tunnels pour affronter les soldats de Tsahal.

Bienvenue dans les dédales

Nul besoin de rappeler, non plus, que les chars sont des cibles faciles quand ils ne se déplacent pas, encore plus ce mastodonte qu’est le Merkava, conçu pour le combat en vaste désert plat.

Les groupes armés palestiniens, menés par le Hamas, ne disposent pas seulement de missiles antichars russes, mais aussi, de toute évidence, de moyens antiaériens.

Le 7 octobre, jour de l’attaque du Hamas contre les agglomérations israéliennes bordant la bande de Gaza, un hélicoptère Sikorsky CH-53 transportant des parachutistes a été touché par des tirs palestiniens. C’est le « Times of Israël » qui le dit, dans son édition du 15 octobre.

Il serait trompeur de prétendre que l’armée israélienne est faible, sa capacité à gagner une guerre conventionnelle n’est pas à remettre en cause. Mais dans le cas de Gaza, il s’agit de mener des combats en zones urbaines face à des groupes armés palestiniens déterminés et bien préparés à cette éventualité.

C’est le pire des scénarios imaginables et ce pour n’importe quelle armée. Il suffit de demander aux Russes comment cela s’est passé pour eux à Bakhmut, face aux Ukrainiens. Près de 450 jours d’affrontements d’une rare atrocité et des pertes par dizaines de milliers des deux côtés.

Et Zorro est arrivé...

Et qui voit-on arriver en Méditerranée orientale, à bord de deux porte-avions et une ribambelle de destroyers, pour venir en aide à Israël ? Les Américains, autrement dit les vaincus de la guerre d’Afghanistan face aux Talibans.

Les Israéliens auraient tout intérêt à se méfier du soutien direct et affiché des Américains à leur guerre contre la résistance palestinienne. Les derniers à avoir bénéficié d’une telle aide sont les Ukrainiens, pour les résultats que l’on sait…

Bien sûr, les groupes armés palestiniens ne sont pas l’armée russe, mais cette dernière n’est pas installée très loin, juste au port de Tartous, en Syrie.

Si Moscou n’a nulle intention de s’embourber dans le conflit israélo-palestinien, ayant suffisamment à faire du côté de l’Ukraine, le brouillage des capacités électromagnétiques de la flotte américaine en Méditerranée orientale causerait bien du souci à cette dernière. Et remplirait de joie les combattants du Hezbollah libanais.

Et puis il y a les Chinois, qui ont envoyé quelques destroyers faire une petite balade en Méditerranée orientale, qui ressemble du coup à une baignoire avec plusieurs occupants qui ne s’apprécient pas du tout.

Là encore, un petit coup de pouce en matière de guerre électronique serait le bienvenu pour tous les groupes armés du Proche Orient qui ne veulent pas que du bien aux Israéliens.

"Lead from behind" iranien

Les mollahs de Téhéran sont plus machiavéliques qu’il n’y paraît. S’ils devaient se mettre à tirer des missiles sur Israël, la riposte israélo-américaine ne se ferait pas attendre.

Les Iraniens seraient alors obligés de cibler les bases américaines sises dans les pays du Golf, alors que Téhéran vient à peine de renouer les relations avec Ryad.

Le recours aux proxys libanais, irakiens, et yéménites semble, donc, la solution la plus pragmatique pour Téhéran, même si les Palestiniens devaient se sentir trahis.

D’ailleurs, même le Hezbollah hésite à s’engager plus intensément dans le conflit en cours entre Israël et le Hamas, un remake de la guerre dévastatrice de 2006 ne donne nulle envie aux Libanais.

Les Israéliens auraient dû se rendre compte que leur coup a foiré quand l’Egypte a catégoriquement refusé d’accueillir les habitants de Gaza, poussés à l’exil par les bombardements aériens.

Un passé ennemi du présent

Gravement infectés par le sionisme religieux, les Israéliens se voyaient déjà chasser les Gazaouis dans le désert du Sinaï et se « réapproprier » une nouvelle portion du grand Israël biblique (Eretz Israël).

La première mention d’Israël dans l’Histoire se trouve, écrite en hiéroglyphe, sur une stèle datant du 12ème siècle avant Jésus Christ, en Egypte. Israël figure parmi les peuples vaincus par le pharaon Mérenptah, 13ème fils du célèbre pharaon Ramsès II, lors de sa campagne militaire au pays de Canaan.

Il est, des fois, de meilleur augure de tourner définitivement la page du passé et de vivre, en bonne entente avec ses voisins, au présent.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mardi 24 Octobre 2023

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