L'ODJ Média



Chaud les marrons !


Rédigé par le Mercredi 10 Mai 2023



Écouter le podcast de cet article :


La vague de chaleur qui s’est récemment abattu sur le Maroc a refroidi les ambitions d’une bonne année agricole, malgré une pluviométrie meilleure que la campagne écoulée.

Les chefs de ménages n’ont pas besoin d’être experts en économie pour comprendre que cette hausse des températures et ses conséquences sur les cultures vont enflammer encore plus les prix des produits alimentaires, déjà brûlants.

Le moment n’est, donc, pas du tout propice à l’éclatement de scandales concernant des personnalités politiques. Ni à des débats stériles sur des sujets sociétaux plutôt clivants.

Un rapide coup d’œil sur le contexte géopolitique régional dans lequel se meut le Maroc appelle à la prudence et au resserrement des rangs.

Les dirigeants algériens, revigorés par l’amélioration des recettes des exportations d’hydrocarbures, ont consacré pas moins de 22,7 milliards de dollars à l’acquisition de nouveaux systèmes d’armement.

Le Maroc a du suivre le mouvement en réservant 5,2% de son Pib à son budget militaire (10,9 milliards de dollars). Ce sont autant de fonds qui ne seront pas investis dans le développement socioéconomique, mais la défense de la nation, confrontée à un voisinage qui ne cache pas son hostilité, prime sur toute autre considération.

Les Forces armées royales ont un nouvel inspecteur général et commandant de la zone Sud, le divisionnaire Mohammed Berrid. Ce général, issu de l’arme blindée, s’occupait auparavant de la coordination interarmées.
L’une des leçons de la guerre en Ukraine est justement l’importance de l’art opératif combinant l’action de l’ensemble des forces.

Il ne s’agit pas d’ergoter sur la portée des roquettes tirées par les Himars ou de l’efficacité du système de défense aérienne Barak MX à contrer missiles balistiques, de croisière et drones, qui vont prochainement renforcer l’arsenal des FAR. C’est l’ensemble du dispositif de défense qui doit se montrer suffisamment dissuasif.

Le temps joue en faveur du Maroc dans l’affaire du Sahara. Dans les camps de Tindouf, depuis l’opération de dératisation menée par les FAR à Guergarat, en novembre 2020, trois des cinq étapes du deuil ont déjà été franchies, le déni, la colère et le marchandage.

Les polisariens sont, actuellement, en pleine dépression, au point de se déchirer entre tribus rivales. Et les prémices de l’acceptation de la réalité de la situation se font de plus en plus ressentir.

Pour Paris, l’évolution de la situation militaire et diplomatique en faveur du Maroc dans ses confins Sud n’est pas une bonne nouvelle. Débarrassé du lest du conflit fictif du Sahara, le royaume pourrait se montrer encore plus gourmand de parts du marché de l’Afrique subsaharienne.

S’il n’est pas évident de juguler une inflation d’abord importée, maintenant par les coûts, il est du moins possible de promouvoir une scène politique sereine, pour une nécessaire stabilité sociale.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Mercredi 10 Mai 2023

Billet



Bannière Lodj DJ